Après un infarctus du myocarde, que les patients soient suivis par un médecin généraliste ou un cardiologue ne change rien : les objectifs thérapeutiques médicamenteux, biologiques et de sevrage tabagique sont atteints par 38 % des patients à 6 mois et 30 % à 1 an dans les deux cas. Ce sont les conclusions majeures d’une étude observationnelle, publiée dans Exercer (1), menée auprès des médecins généralistes de 118 patients ayant été traités pour infarctus au CHU de Tours en 2009 et évalués à M6 et M12.
› Trois critères ont été étudiés pour évaluer le niveau de prise en charge à 6 mois et à un an : les prescriptions médicamenteuses, le suivi biologique et le sevrage tabagique. La prévention secondaire repose en effet sur deux piliers fondamentaux dans le post-infarctus : la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaires et l’observance de la quadrithérapie BASI (bêtabloquant, antiagrégant plaquettaire, statine et IEC/ARAII).
› Le pourcentage de prescriptions optimales à la sortie de l’hospitalisation était de 74 %. Pour la bithérapie antiagrégante, les pourcentages de prescriptions optimales à la sortie d’hospitalisation, à M6 puis à M12 étaient respectivement de 95 %, 88 % puis 68 %. Pour la statine, de 98 %, 85 % puis 84 %. Pour les bêtabloquants, de 90 %, 85 % puis 84 %. Et pour les IEC/ARAII de 85 %, 78 % puis 78 %. À un an, la dose optimale des IEC/ARA II et des bêtabloquants n’était atteinte que dans 30 % des cas.
› Moins de la moitié des patients ont atteint les objectifs d’HbA1C à M6 (45,8 %) et à M12 (43 %). Près de 70 % des malades ont atteint l’objectif de LDL-cholestérol inférieur à 1g/l à M6 et M12.
› Le suivi conjoint généraliste/cardiologue était de 67 % à M6 et 68 % à M12. Les modifications thérapeutiques étaient effectuées par le médecin traitant seul dans 5 % à 7 % des cas. Elles étaient conjointes dans environ 13 % des cas. Et l’atteinte des objectifs thérapeutiques ne différait pas selon la spécialité du médecin.
› Pour les auteurs de l’étude, plusieurs hypothèses pourraient expliquer le non-respect des recommandations. D’une part, le renforcement des exigences du contrôle des paramètres biologiques qui rend difficile le respect des objectifs thérapeutiques. D’autre part, le recueil des données ne prend pas en compte les contre-indications, interactions médicamenteuses et effets secondaires qui peuvent interférer avec les prescriptions (bêtabloquants et troubles de conduction, AAP et anticoagulants, IEC et sténose des artères rénales, etc.). « Ces éléments sont pourtant essentiels dans la prescription et la poursuite des traitements et représentent des limites au respect strict des recommandations. Il est possible que les recommandations aient été mieux suivies que les résultats ne le montrent, mais adaptées et personnalisées en fonction du patient et de la situation », soulignent les auteurs.
› Rappelons que la mortalité à un an de l’IDM est de 10 %. Selon une étude française parue en 2005 (2), à un an, la survie globale est de 97 % chez les patients sous trithérapie versus 88 % chez les patients sous mono-, bithérapie ou totalement inobservants.
› Pour les auteurs de l’étude, plusieurs hypothèses pourraient expliquer le non-respect des recommandations. D’une part, le renforcement des exigences du contrôle des paramètres biologiques rend difficile le respect des objectifs thérapeutiques. D’autre part, le recueil des données n’a pas pris en compte les contre-indications, interactions médicamenteuses et effets secondaires qui auraient pu interférer avec les prescriptions (bêtabloquants et troubles de conduction, AAP et anticoagulants, IEC et sténose des artères rénales, etc.) « Ces éléments sont pourtant essentiels dans la prescription et la poursuite des traitements et représentent des limites au respect strict des recommandations. Il est possible que les recommandations aient été mieux suivies que les résultats ne le montrent, mais adaptées et personnalisées en fonction du patient et de la situation », soulignent les auteurs.
› Rappelons que la mortalité à un an de l’infarctus du myocarde est de 10 %. Selon une étude française parue en 2005 (2), à un an, la survie globale est de 97 % chez les patients sous trithérapie versus 88 % chez les patients sous mono-, bithérapie ou totalement inobservants.
1- Dibao-Dina C, Abdallah El Hirtsi K, Lehr Drylewicz AM. Suivi biologique et médicamenteux du post-infarctus en médecine générale. Exercer 2013(suppl. 1) :30S-1S.
2- Danchin N, et al. Impact or combined secondary prevention therapy after myocardial infarction, Data from nation wide Franch registry. Am Heart J2005;150;1147-53.
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