« Alain S. 60 ans, souffre d'un diabète non insulino-dépendant. Lors du dernier contrôle de fond d'œil, une rétinopathie diabétique débutante a été dépistée....»
À l'écoute des représentations
Le diabète reste, des années durant, une maladie silencieuse, ce qui complique parfois la prise de conscience du patient qu’il doit se soigner. Par ailleurs, au diagnostic de diabète est associé - dans la culture collective - le spectre de l’insuline avec son cortège de piqûres, de malaises, de contraintes, le risque de cécité ou d'amputations. Tout ceci peut conduire au déni de la maladie chez certains, qui refusent alors d'être compliant aux suivis et aux traitements. Être à l'écoute de ces représentations en posant des questions ouvertes du type « que savez-vous sur le diabète ? » permettra au médecin de comprendre ces freins à l’observance du patient et de les lever par des attitudes explicatives.
Responsabiliser le patient
Du fait des contraintes et des risques de complications liées à la maladie diabétique, la prise en charge implique la mise en place d’un suivi au long cours. Aujourd'hui nombreux sont les patients diabétiques qui ont appris, grâce à leur médecin traitant ou par le biais d’associations de diabétiques, à gérer eux-mêmes leur maladie. Ainsi la surveillance de la glycémie peut aussi être encouragée à domicile par l'utilisation de bandelettes ou de lecteurs de glycémie. Cette culture de la responsabilité trouve cependant des limites socio-culturelles : certains patients auront des difficultés à être autonomes dans la gestion de leur diabète et devront alors être accompagnés régulièrement par une équipe de professionnels de santé, tant pour assurer le suivi que la prise des traitements.
Une information pour anticiper
Les complications du diabète sont graves et parfois, elles surviennent malgré un suivi et un traitement rigoureux. La rétinopathie diabétique, les atteintes rénales, les risques cardio-vasculaires et cérébrovasculaires font partie des complications possibles qui doivent être citées et explicités pour inciter à leur dépistage régulier (fond d’œil, biologie…). Enfin il est nécessaire de décrire les symptômes de l’hyper et de l’hypoglycémie (polydipsie, pollakiurie, troubles de la conscience…) et de donner au patient et son entourage les conduites à tenir face à ces symptômes.
Différencier le malade de la maladie
Il existe toujours un risque que le patient se sente réduit à une succession de données chiffrées comme ses taux d’hémoglobine glyquée ou de glycémie. Il est donc important, à travers les mots utilisés par le médecin, de bien différencier le malade de sa maladie, voire des chiffres qui en témoignent. Par exemple, il est préférable de dire « vous avez un diabète » plutôt que « vous êtes diabétique ». Dans « Vous êtes diabétique », le patient est stigmatisé, désigné comme un diabétique car à travers l’emploi de l’auxiliaire « être », le patient est défini par sa maladie qui devient une marque d’identité. Alors que dans « vous avez un diabète », le sujet ne se résume plus à sa maladie. Il reste aussi tout ce qu’il était avant d’être atteint et sera davantage motivé pour faire alliance avec son médecin dans son combat contre la maladie.
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