Communication

L’EFFET MÉDECIN SUR LA FIEVRE DE L’ENFANT

Publié le 15/06/2012
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Les affections virales du petit enfant génèrent une grande anxiété chez les parents. Aux côtés des mesures antipyrétiques, l’approche médicale rassurante est aussi thérapeutique.

Crédit photo : ©MAY / BSIP

Mr et Mme P. se sont déplacés ensemble…avec Louis, 3 ans qui ce matin tousse, est enrhumé et a 39°. Ils ne sont allés travailler ni l’un ni l’autre. Évidemment, Louis n’a pas pris son petit-déjeuner : il n’a pas faim ; il a quand même bu un verre de lait. C’est un jeune interne qui les reçoit. L’enfant est bougon et se met à hurler quand l’examen commence. Aucun signe clinique n’est retrouvé et la conclusion est : rhinopharyngite virale. L’interne a du mal à se faire entendre au sens propre et figuré : ce n’est pas grave. « Mais il a 39° et il n’a pas mangé ! ». Le paracétamol est prescrit mais il faudra l’intervention du praticien en titre pour convaincre les parents que la situation est non seulement banale mais qu’ils feraient aussi bien de s’y habituer : cela se reproduira ! Il faut dire que Louis est « leur premier » !

COMMENT ANALYSER CETTE OBSERVATION ?

Ces parents sont pris de panique en voyant la température de leur enfant s’afficher sur le thermomètre. Persuadés que leur enfant (à noter que c’est leur premier !) est gravement malade, c’est ensemble qu’ils décident de consulter. Et c’est l’interne, d’allure très jeune et timide, qui les reçoit. Pas toujours rassurant. D’autant que le comportement de l’interne, pas rassuré non plus, peut aggraver la lourdeur de la situation compliquée par les hurlements de l’enfant. Pas toujours facile de calmer le jeu dans ces cas-là. Bien sûr l’examen est normal, mais on ne sait jamais…

L’ÉDUCATION DES PARENTS

C’est finalement le praticien qui calmera les parents par son attitude rassurante et qui leur rappellera que ce n’est quand même pas la première fois que Louis a de la fièvre, que la probabilité qu’il ait une rhinopharyngite virale est de loin la plus grande et que pendant quelques jours tout en surveillant l’enfant et à condition qu’il boive suffisamment, on peut utiliser largement du paracétamol toutes les 4 heures sans s’inquiéter pendant quelques jours.

Mais les travaux qui seront exposés à Nice montrent que les praticiens seraient peut être moins rassurants que les jeunes médecins.. À suivre ?

Marie-Anne Puel (maître de stage, MSU, Denis Diderot Paris7. Courriel : mapuel@wanadoo.fr). Relecture Dr Marc Brochard (20 rue du General Leclerc. 56800 Ploermel).

Source : lequotidiendumedecin.fr