Alors que l’épidémie fait rage en Amérique latine et dans les Caraïbes, la Direction générale de la santé a confirmé en cette mi-janvier, un début d’épidémie d’infections à virus Zika en Martinique et en Guyane où les premiers cas ont été détectés fin décembre.
→ Cet arbovirus Zika est proche de ceux de la dengue et de la fièvre jaune. Depuis 2007, Il a provoqué plusieurs épidémies dans le monde. Sa transmission est presque exclusivement vectorielle par les moustiques du genre Aedes (moustiques tigres) qui sont également vecteurs de la dengue et du chikungunya.
L’infection est asymptomatique chez 75 à 80 % des patients. Quand ils existent, les symptômes sont le plus souvent de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) avec des éruptions cutanées et se manifestent dans les 3 à 12 jours qui suivent la piqûre par le moustique.
Le Zika peut également se manifester par une conjonctivite ou par une douleur rétro-orbitaire, ainsi que par un œdème des mains et/ou des pieds. La fièvre apparaît peu élevée et transitoire. Il n’existe pas de traitement curatif et le traitement est donc symptomatique (traitement des symptômes).
→ Si cette infection n’est pas à l’origine d’une mortalité directe et si sa morbidité est moins marquée que celle de la dengue ou du chikungunya, on observe une fréquence inhabituelle de syndrome de Guillain-Barré qui incite à une vigilance spécifique en cas d’épidémie. Et, phénomène très inquiétant, on observe chez les femmes enceintes des complications fœtales responsables aussi de microcéphalie chez les nouveau-nés avec malformations du système nerveux central. Au Brésil où l’épidémie fait rage, 3 174 cas de microcéphalie chez des nourrissons y ont été recensés en 2015.
→ Fin juillet dernier, saisi par la DGS, le Haut Conseil de la Santé Publique a établi une définition de cas :
- Cas suspect : exanthème maculo-papuleux et/ou fièvre même modérée et au moins deux signes parmi les suivants : hyperhémie conjonctivale, arthralgies, myalgies, en l’absence d’autres étiologies.
- Cas confirmé : RT-PCR Zika positivé sur prélèvement sanguin ou urinaire.
- Cas importé : personne dont les symptômes ont débuté moins de 15 jours après le retour d’un séjour en zone d’épidémie à virus Zika.
- Cas groupés : survenue d’au moins deux cas suspects regroupés dans le temps et l’espace.
→ Au jour où la DGS annonçait l’épidémie, la Martinique comptait 47 cas confirmés autochtones, 610 cas cliniquement évocateurs et un premier cas de Syndrome de Guillain-barré hospitalisé en réanimation. En Guyane, 15 cas autochtones d’infections ont été confirmés.
Le nombre de cas confirmés augmente plus faiblement qu’en Martinique « mais la circulation virale est dispersée sur ce territoire laissant présumer de nombreux cas asymptomatiques ». À Saint-Martin, un cas venait d’être confirmé. En Guadeloupe et à Saint-Barthélemy, il n'y a pas de circulation avérée du virus mais une dizaine de cas suspects sont en cours d’investigation.
→ La conduite à tenir vis-à-vis des patients et particulièrement des femmes enceintes sera actualisée dans les jours à venir. Les CDC américains se sont déjà prononcés en déconseillant aux femmes enceintes les déplacements dans les zones touchées par cette arbovirose.
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