› Si la recherche systématique de l’infection à H. pylori n’est pas recommandée en population générale, certaines populations doivent formellement en bénéficier :
- ulcère gastrique ou duodénal, évolutif ou non.
- lymphome du MALT. Ce cancer a la particularité de régresser dans 50 à 80 % des cas après éradication d’H. pylori
- prise d’AINS ou aspirine à faible dose, chez des patients ayant eu un ulcère (compliqué ou non). Cependant, l’éradication d’H. pylori ne dispense pas d’un traitement par IPP en cas de facteur de risque ulcérogène associé (âge ≥65 ans, antécédent d’ulcère gastroduodénal, traitement antiplaquettaire, anticoagulant ou corticoïde), selon les recommandations de la HAS.
- traitement par aspirine au long cours : chez les patients ayant eu un ulcère hémorragique
- à l’instauration d’un traitement prolongé par AINS : chez les patients sans antécédent ulcéreux
- avant l’instauration d’un traitement au long cours (›6 mois) par IPP. En effet un traitement antisécrétoire prolongé peut accélérer l’atrophie muqueuse fundique, et l’éradication d’H. pylori permettre une moindre progression de l’atrophie qu’en l’absence d’éradication.
- dyspepsie fonctionnelle, après exploration endoscopique. Le bénéfice à traiter est significatif bien que faible : il est nécessaire de traiter 15 patients pour soulager un cas de dyspepsie.
›Il existe d’autres indications pour lesquelles le niveau de recommandation est moins élevé :
-antécédents familiaux au premier degré de cancer gastrique : en cas de cancer gastrique dans la fratrie, le risque de métaplasie intestinale est multiplié par 1.91
-syndrome de prédisposition héréditaire : le risque cumulé de cancer gastrique est de 8 % en cas de syndrome Lynch -HNPCC (Hereditary Non-Polyposis Colorectal Cancer) et de 30 % dans le syndrome de Peutz-Jeghers
-lésions prénéoplasiques de la muqueuse gastrique : atrophie gastrique, avec ou sans métaplasie intestinale
-gastrectomie partielle, que ce soit pour ulcère ou pour cancer localisé. Le risque de cancer sur moignon est en effet 2.37 fois plus important chez les sujets infectés par H. pylori que chez les non infectés
-anémie ferriprive sans cause retrouvée. H. pylori pourrait être responsable d’une carence martiale par 3 mécanismes : achlorhydrie secondaire à l’atrophie glandulaire, engendrant une malabsorption du fer ; micro-érosions muqueuses responsables d’hémorragie chronique ; consommation de fer par la bactérie elle-même
-carence en vitamine B12 et purpura thrombopénique idiopathique chronique : l’association entre l’infection à H. pylori et ces 2 affections est démontrée même si la pathogénie en reste imprécise.
-controversé : avant by-pass gastrique. En effet le montage rendra la cavité gastrique inaccessible aux endoscopies.
À noter que les indications de recherche et de traitement de l’infection à H. pylori ne sont pas modifiées par la présence d’un reflux gastro-œsophagien.
En France, la méthode diagnostique la plus communément utilisée est l’étude histologique de biopsies gastriques. Cette technique a cependant pour inconvénient de ne pas pouvoir documenter la sensibilité des germes aux antibiotiques : le traitement de première ligne sera donc probabiliste.
La sérologie n’est pas totalement dépourvue d’intérêt diagnostique, notamment en cas de traitement antisécrétoire (penser à l’automédication…), d’hémorragie digestive, d’atrophie gastrique, de lymphome du MALT et de carcinome gastrique. Ces situations sont en effet associées à une charge bactérienne moindre, diminuant la sensibilité des tests diagnostiques, exceptée la sérologie.
Mise au point
Le suivi des patients immunodéprimés en soins primaires
Etude et pratique
Mesure de la PA, la position du patient est importante
Cas clinique
Le papillome intracanalaire
Recommandations
Prise en charge des pneumonies aiguës communautaires