Les bactéries hautement résistantes aux antibiotiques émergentes (BHRe) constituent un risque individuel d’impasse thérapeutique en cas d’infection, faute d’antibiotique efficace. Leur diffusion par transmission croisée et la pression de sélection liée à la prescription d’antibiotiques font courir un risque collectif.
Si le nombre des cas déclarés à Santé publique France a augmenté depuis 2009, les situations épidémiques ont été endiguées grâce aux recommandations d’hygiène hospitalière en vigueur en 2010 et remises à jour en 2013, 2016 et 2017. Des situations d’épidémies compliquées dans les hôpitaux, parfois étendues aux structures de soins d’aval, ont pu être circonscrites par la mise en place et le strict respect des mesures validées au plan national. Le bien-fondé de cette stratégie s’est vérifié par les données de surveillance européenne des résistances bactériennes, selon lesquelles la France est actuellement un des pays où le taux de bactériémies à BHRe est inférieur à 1 %.
L’objectif de cette mise à jour des recommandations de surveillance de ces « superbactéries » établie par le Haut Conseil de la santé publique (1) est de « définir une politique pragmatique de prévention et de surveillance des bactéries hautement résistantes BHRe », basée sur une évaluation du risque, permettant de prendre des mesures adaptées à la situation. Ces guidelines sont ventilées en 12 fiches (un exemple : « patients cibles à dépister dans les différentes filières de soins »).
En complément des recommandations de 2013, il est conseillé de dépister le BHRe à tout patient admis en établissement ayant été hospitalisé à l’étranger pendant au moins 24 heures dans les 12 derniers mois.
Pour la médecine de ville, l’essentiel est la transmission adéquate des informations sur le statut des patients à toutes les étapes du parcours de santé :
→ Le signalement des BHRe utilise le circuit de déclaration des infections associées aux soins (IAS). Ce signalement doit être renforcé. Récemment, la réglementation a évolué « pour inclure tous les professionnels de santé quel que soit leur lieu d’exercice, hôpital, établissements médicosociaux ou soins en secteur libéral », précise le HCSP.
→ L’outil de télétransmission e-SIN (pour signaler des infections nosocomiales) permet une déclaration conjointe des IAS au Centre d’appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPIAS) et à l’ARS.
→ Lors des transferts entre les trois secteurs que sont les établissements de santé, les structures médico-sociales comme les EHPAD et la médecine de ville, les nouvelles guidelines recommandent « de mentionner systématiquement le statut du patient concernant la colonisation/infection à BHRe sur les documents échangés en cas de transfert du patient entre établissements, tels que courrier de sortie, lettre de liaison, volet médical de synthèse, dossier de liaison d’urgence ».
(1) HCSP : Actualisation des recommandations relatives à la maîtrise de la diffusion des bactéries hautement résistantes aux antibiotiques émergentes (BHRe). Publiée le 16/01/2020.
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