Si en 2011, la HAS excluait de ses recommandations de bonne pratique la chirurgie bariatrique chez les enfants et adolescents, elle assouplit aujourd’hui un peu ses préconisations mais circonscrit de manière drastique les indications chez les moins de 18 ans.
> D’un côté, certains professionnels de santé envisagent de plus en plus ces interventions chez les jeunes qui se multiplient en dehors du cadre des recommandations officielles chez les moins de 18 ans. En 2013, 114 mineurs ont subi une chirurgie de l’obésité (32 % avec un IMC compris entre 30 et 39 kg/m2, 61 % un IMC entre 40 et 49 kg/m2 et 7 % un IMC supérieur ou égal à 50 kg/m2). Outre les complications cardio-respiratoires (hypertension, apnées du sommeil, asthme…) ou métaboliques (diabète de type 2, dyslipidémie,…), l'obésité a, à cet âge de la vie, un retentissement particulier au niveau de l’activité hormonale et de la survenue de la puberté, de la croissance des os et du développement psycho-affectif. On estime en France que près de 4 % des moins de 18 ans seraient obèses.
> D’un autre côté, la chirurgie de l’obésité est une chirurgie lourde qui peut entraîner des complications graves et des difficultés au quotidien, même plusieurs années après l’intervention. La HAS rappelle donc que cette chirurgie « ne permet pas à elle seule de perdre du poids et n'est efficace qu’à condition de modifier ses habitudes alimentaires, d’augmenter son activité physique et d’être suivi médicalement à vie ».
> La chirurgie bariatrique ne peut donc être envisagée chez le mineur qu'après l'échec d'une prise en charge pluriprofessionnelle bien suivie, régulière et adaptée pendant au moins un an.
> Pour pouvoir être opéré, le mineur devra en outre remplir les critères suivants, aussi bien physiologiques que psychologiques :
- être âgé d’au moins 15 ans au minimum (et au cas par cas entre 13 et 15 ans) ;
- avoir atteint un stade de croissance osseuse et de puberté suffisant ;
- présenter un indice de masse corporel (IMC) supérieur à 35 kg/m2 avec au moins une comorbidité sévère ou un IMC supérieur à 40 kg/m2 avec une altération majeure de la qualité de vie ;
- avoir une maturité psychologique assurant sa compréhension (ainsi que celle de son entourage) des risques d’une telle chirurgie et de son engagement à vie à des changements de modes de vie et à un suivi médical régulier.
> L’intervention « qui requiert une expertise chirurgicale importante » sera réalisée au sein d’un centre spécialisé obésité (CSO) à compétence pédiatrique ou en lien étroit avec celui-ci. Compte tenu du faible recul sur ces interventions à l’adolescence, « il n’existe pas à l’heure actuelle d’argument pour privilégier une intervention plutôt qu’une autre ». C’est donc au terme d’une discussion pluriprofessionnelle que le type d’intervention sera choisi (anneau gastrique, gastrectomie ou court-circuit gastrique dit « bypass »).
> En post-opératoire, une surveillance régulière est mise en place avec un suivi pluriprofessionnel tous les 3 mois jusqu’à la transition vers l’équipe adulte du centre spécialisé.
1- HAS. Définition des critères de réalisation des interventions de chirurgie bariatrique chez les moins de 18 ans. 30 mars 2016.
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