Crip : un dispositif trop souvent méconnu

Publié le 05/03/2021
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Les médecins sont incités à avertir les Cellules de recueil des informations préoccupantes (Crip) dès qu’ils ont connaissance de faits possiblement inquiétants concernant les enfants qu’ils ont à prendre en charge. Charge à ces structures départementales de prendre les mesures appropriées : signalement direct au procureur, évaluation médico-sociale, suivi par l’Aide sociale à l’enfance (ASE)… Problème : les Crip sont assez peu connues des praticiens.

« En 2019, nous avons reçu 2347 informations préoccupantes, dont seulement 138 émanaient de médecins », témoigne Odile Griette, cheffe du service de Protection maternelle et infantile (PMI) et parentalité du département de l’Isère, dont dépend la Crip. Celle-ci remarque que si les médecins hospitaliers sont en grande partie sensibilisés au fonctionnement de la Crip, « il reste beaucoup à faire du côté des médecins libéraux ».

Plusieurs raisons à cela. « Les professionnels de santé ne sont pas formés à ces sujets durant leurs études, regrette le Dr Isabelle Gothié, référente « protection de l’enfance » pour le département. Tout repose donc sur la volonté des personnes d’aller faire de la formation continue sur la protection de l’enfance. » Pour elle, il est donc important que les professionnels se forment « sur le dépistage, sur les signes indirects, de manière à ce qu’on arrive à une forme de questionnement systématique, comme pour les violences faites aux femmes ou les addictions ».

Mais au-delà de cette question, il est également nécessaire, selon la Grenobloise, « d’améliorer la visibilité de la Crip auprès des professionnels de santé, pour que tous soient au clair sur la manière de transmettre des informations ». Il s’agit notamment selon elle d’arriver à une meilleure connaissance de la loi sur la protection de l’enfance de 2016, qui « décrit bien ce qu’il doit y avoir dans une information préoccupante et les conditions qui permettent de lever le secret professionnel, mais que beaucoup de professionnels connaissent mal. »

AR

Source : Le Quotidien du médecin