XXIe siècle. Nous sommes à l’ère des prouesses technologiques en tout genre, les dernières nées étant les vaccins, mais, question cohésion de l’humanité face à un ennemi commun qui menace, tristement encore à l’âge de pierre.
Plusieurs laboratoires pharmaceutiques se sont très vite lancés dans la course à l’échalote et ont réalisé, il faut le reconnaître, en quelques mois un travail remarquable. Objectif : la découverte du vaccin-panacée, de la solution miracle pour tirer le monde de ce faux pas et enrayer la pandémie. C’est vrai, l’émulation souvent est salutaire car stimulante mais ce n’est pourtant pas toujours la solution la plus pertinente.
Plusieurs produits ont déjà vu ce jour, d’autres sont encore en gestation. Mais on constate déjà des disparités d’efficacité notamment sur la qualité et sur durée de protection qu’ils vont assurer, également sur leurs actions respectives face aux différentes variantes.
Ceci signifie d’abord que l’on ne pourra pas compter sur chacun d’eux de la même manière, ce qui sera un handicap, pas forcément rédhibitoire mais un handicap tout de même. On aura, comme on dit, des trous dans la raquette. Quant à la production, on le découvre chaque jour, du moins chez nous, elle est insuffisante. En conséquence, il faudra du temps pour atteindre la couverture vaccinale nécessaire pour arrêter l’épidémie.
Alors, il est légitime de se dire que l’on aurait pu faire mieux. Mieux aurait consisté pour une fois à ce que les laboratoires unissent leurs forces dans un dessein commun, résolument altruiste, rangeant le temps d’une action exceptionnelle sur l’étagère du profit, tout ce qui relevait des ambitions mercantiles.
Ce n’est pas pour autant que l’on serait tombé dans un monde de bisounours. On aurait juste fait preuve de bon sens en unissant des compétences avec pour seul but, celui d’apporter pour l’humanité, l’idoine découverte du produit le plus performant, le plus abouti, tout en étant en mesure d’avoir d’emblée une production adaptée aux énormes besoins que la situation réclamait, plutôt que de courir individuellement après le jackpot avec d’inévitables risques de rupture de stock. Ce qui n’aurait pas empêché chaque laboratoire de poursuivre parallèlement des recherches individuelles plus approfondies.
Puisse cette crise du coronavirus nous ouvrir les yeux pour le futur sur d’autres modes de fonctionnement que la sempiternelle recherche du profit.
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