Débriefing tonique entre les cadres d’Avenir Spé-Le Bloc après la séance du 14 mars, à l’issue de laquelle deux lignes internes divergentes semblaient s’esquisser. L’un des coprésidents de l’union syndicale, le Dr Bertrand de Rochambeau, reconnaissait « des avancées ». Au contraire, le Dr Patrick Gasser, lui aussi coprésident, balayait ces évolutions d’un revers de main : « C’est peanuts ». La ligne dure domine aujourd’hui, la majorité des spécialistes s’estimant lésés. « Les revalorisations proposées par la Caisse dépassent déjà le milliard d’euros pour les généralistes ! Pour les spés, nous devons à peine être à 400 millions », se désole le gastro-entérologue nantais. Un « deux poids, deux mesures » jugé inacceptable.
Certes, la revalorisation ciblée des tarifs des pédiatres, gynécologues, endocrinologues et surtout des psychiatres marque un progrès mais le « paquet » reste insuffisant. L’injustice ressentie est d’autant plus forte que les spécialistes s’organisent sur le terrain pour améliorer l’accès aux soins, avec le sentiment que leurs efforts ne sont pas valorisés. Et de citer l’exemple des ophtalmos qui sont parvenus à réduire les délais d’attente en s’appuyant sur le travail aidé. Les regroupements ou encore le recours aux IPA (infirmiers en pratique avancée) sont aussi évoqués.
Autre injustice, le montant proposé de revalorisation « ridicule » de 5 % du coût de la pratique dès cette convention. « Pour toutes les spécialités depuis 2005, l’inflation a été de 30 % », calcule Avenir Spé. « Pour certains, on corrige à peu près l’inflation avec le G à 30 euros et pour les autres, non ? », s’interroge, faussement candide, l’union syndicale. L’enveloppe finale fléchée sur la CCAM technique sera une des clés de la négociation, de même que les mesures visant à améliorer l’option pratique tarifaire maîtrisée (Optam). Mais pour l’instant, décidément, le compte n’y est pas.
Avenir Spé, poids lourd mécontent