Édito

Vigies de terrain

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Publié le 04/06/2022

Crédit photo : GARO/PHANIE

Une nouvelle forme de collaboration ? L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en association avec le Collège de la médecine générale (CMG), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), a inauguré le 1er juin son « réseau des correspondants ». Cinquante binômes composés d’un médecin généraliste et d’un pharmacien d’officine ont été formés à travers le territoire national, représentant « la médecine et la pharmacie des villes et des campagnes ». Ces professionnels vont collaborer afin de partager une vision de terrain sur les « mesures de sécurisation de l’utilisation des produits de santé, déjà prises ou en cours d’élaboration ».

L’objectif de ce réseau : remonter des expériences de terrain, les pratiques, les attentes et difficultés rencontrées par ces professionnels et leurs patients pour « enrichir les réflexions de l’ANSM », indique l’agence. Le dispositif s’appuiera sur des « enquêtes flash » auxquelles chaque binôme enverra une réponse commune, permettant ainsi des échanges entre le généraliste et le pharmacien.

Alors que les délégations de tâches et transferts de compétences sont souvent pointés du doigt pour le manque de dialogue et de relation entre les différents professionnels concernés, ces binômes devraient donc ouvrir une nouvelle forme d’échange. « Ce sera une nouvelle manière de travailler ensemble et de réfléchir sur des problématiques autour du médicament », confie le Pr Paul Frappé, président du CMG. Il cite notamment les premiers thèmes, qui devraient concerner « douleurs, tendinopathies et fluoroquinolones » et « vasoconstricteurs nasaux ». Il se félicite également de cette occasion « de développer le pluriprofessionnel, de reconnaître ce lien qui existe entre les médecins généralistes et les pharmaciens et de l’étendre sur d’autres dimensions ». Le président du CMG ajoute par ailleurs : « c’est une première étape. L’objectif est de rapidement passer à une centaine de binômes ». Le réseau n’a cependant pas vocation à concerner l’ensemble des professionnels mais à rester une sorte de vigie de terrain pour l’ANSM.


Source : lequotidiendumedecin.fr