Deux jours après la présentation du plan du gouvernement pour endiguer la crise des urgences, la mobilisation des services hospitaliers continue, les grévistes ayant voté mardi la poursuite de leur mouvement. Des personnels hospitaliers ont manifesté mercredi après-midi à Paris à l'appel de la CGT, insatisfaite du plan ministériel de « refondation » des urgences. Les grévistes continuent de réclamer des « réouvertures de lits », des « recrutements à la hauteur des besoins » et une « augmentation de 300 euros net mensuel ».
Invitée de LCI ce mercredi matin, Agnès Buzyn a défendu les moyens alloués au plan urgences (750 millions d’euros jusqu’en 2022), et assuré qu’il ne « prendrait de l’argent à personne ». « Les 150 millions prévus pour 2020 sont issus de budgets qu’on avait mis en réserve pour des opérations, notamment immobilières, qui ont pris du retard, a-t-elle expliqué. Nous savons que ces opérations ne vont pas se faire et donc ces 150 millions ne prennent pas de l’argent à l’hôpital, ni au secteur libéral ». Les années suivantes, les moyens seront intégrés au budget de la Sécurité sociale.
Desserrer la pression sur l'hôpital
La ministre a également justifié sa décision de mobiliser d’autres acteurs que le seul secteur hospitalier— dont la médecine de ville. « Le plan vise à régler le problème partout où il se trouve, en aval des urgences, au niveau des urgences, et dans l’hôpital », a-t-elle dit. Selon Agnès Buzyn, une solution qui ne s’appliquerait qu’aux urgences permettrait de « faire baisser la fièvre » mais « ne soignerait pas la maladie de fond ».
La ministre de la Santé a rappelé que l’objectif de la loi santé, votée cet été, était de « desserrer la pression sur l’hôpital » grâce à une meilleure répartition des tâches « entre les médecins et les autres professions de santé, entre le secteur libéral et hospitalier ». « Toute la loi vise à améliorer la condition des soignants, notamment à l’hôpital », a-t-elle ajouté.
Retour à un Ondam à 2,3 % en 2020
Ce mercredi, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, a par ailleurs déclaré à l'issue du Conseil des ministres qu'il n'était pas prévu de « mesures supplémentaires à ce stade » pour les services d'urgence.
Interrogée sur l'opportunité « de desserrer les cordons de la bourse, Agnès Buzyn a confié que l'évolution des dépenses d'assurance maladie (Ondam) retomberait à 2,3 % en 2020 – après avoir été porté à 2,5 % en 2019 (il était de 2,3 % en 2018), pour « accompagner la restructuration du système de santé dans son ensemble ». La ministre a enfin fait valoir que l’an passé, pour la première fois en dix ans, la totalité des crédits gelés avaient été redistribués à l’hôpital et que les tarifs hospitaliers avaient été revus à la hausse.
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