Vitamine D

Une supplémentation pour les 6-10 ans aussi

Publié le 17/12/2015
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La moitié des enfants non supplémentés étaient en situation de déficit à la fin de l’hiver

La moitié des enfants non supplémentés étaient en situation de déficit à la fin de l’hiver
Crédit photo : PHANIE

Encore aucune donnée n’avait validé le principe d’une supplémentation en vitamine D chez les 6-10 ans, même si les arguments favorables à une systématisation sont nombreux.

Les enfants en effet grandissent lors de cette période de 5 cm par an en moyenne. Ils font aussi leur seconde dentition. Par ailleurs, la vitamine D est dotée d’effets extra-osseux chez l’enfant, comme la prévention des infections récidivantes, de l’asthme ou de certaines affections immunologiques. Enfin, les enfants de cet âge prennent souvent des suppléments vitaminiques en hiver et y ajouter la vitamine D ne paraît pas poser de problème.

À l’appui d’une supplémentation systématique, et non plus réservée à certaines populations, les résultats de l’étude française conduite sur deux hivers d’ensoleillement différent. Un dosage plasmatique de la 25OHD avait été réalisé en fin de période hivernale. Aucun des enfants supplémentés n’était carencé et peu en situation de déficit.

La moitié des enfants

À l’inverse, la moitié des enfants non supplémentés étaient en situation de déficit à la fin de l’hiver et 5 % même, en situation de carence sévère.

La supplémentation des enfants de 6 à 10 ans pourrait donc être plus systématique en hiver, au-delà des prescriptions de vitamine D jusqu’ici conseillées dans certaines circonstances : absence d’exposition au soleil, affection dermatologique empêchant cette exposition, port de vêtements couvrants en période d’ensoleillement, malabsorption digestive, cholestase, insuffisance rénale, syndrome néphrotique, obésité, régimes aberrants ou certains traitements (tels la rifampicine ou le phénobarbital).

Le Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie avait, en 2012, proposé les recommandations de prescription suivantes : 80 000 à 100 000 UI au début du 7e mois de grossesse ; 1 000 à 1 200 UI par jour pour les nourrissons allaités au sein ou les enfants de moins de 18 mois recevant du lait de vache non enrichi en vitamine D ; 600 à 800 UI par jour pour les enfants recevant du lait enrichi en vitamine D ; deux doses de charge de 80 à 1000 000 UI pour les enfants de 18 mois à 5 ans (l’une en novembre, la seconde en février) et pour les adolescents de 10 à 18 ans.

Le rachitisme affecte aujourd’hui plus volontiers les prématurés de mères carencées en vitamine D, les enfants à peau pigmentée nourris au sein, les enfants allergiques aux protéines du lait de vache et les adolescents en pleine croissance.

Dr B. B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9459