3° Congrès du Collège
des Spécialistes d'Ile-de-France
13-16 mars 2001 à Paris
RESICARD, réseau de prise en charge de l'insuffisance cardiaque, né d'une idée collégiale largement inspirée par le Dr Patrick Assyag, s'appuie sur des modèles existants à l'étranger.
« L'expérience des pays voisins nous a appris, premièrement, que la moyenne d'âge des sujets insuffisants cardiaques était relativement élevée, proche de 77 ans. Deuxièmement, explique le Pr Alain Cohen-Solal, les hospitalisations pour insuffisance cardiaque sont donc trop fréquentes. Enfin, il s'avère qu'une hospitalisation sur deux ou sur trois est évitable en agissant sur des facteurs connus : mauvaise compliance au traitement médicamenteux, non-respect du régime sans sel, poussée hypertensive non prévue... autant de facteurs sur lesquels nous pouvons avoir accès ».
Trop d'hospitalisations
Les patients sont très souvent hospitalisés de façon prolongée, de 10 à 12 jours, ce qui génère un coût de 30 000 à 45 000 francs par séjour.
« Une hospitalisation de 10 jours pour insuffisance cardiaque dans les hôpitaux de l'AP-HP équivaut à 300 consultations de médecins généralistes ou 100 consultations de médecin cardiologue ».
Cela prouve que la situation peut s'améliorer en dispensant une meilleure éducation du patient et en assurant un suivi plus régulier. « Cette démarche a déjà démontré à l'étranger son intérêt sur le plan économique. Il persiste depuis longtemps une équivoque entre réseaux de soins et prise en charge ambulatoire, que nous devons lever », explique le Pr Alain Cohen-Solal.
L'idée est donc de développer une prise en charge ambulatoire et pluridisciplinaire de l'insuffisance cardiaque où interviendraient le médecin généraliste, le cardiologue, le diabétologue, les infirmières, les assistantes sociales, les pharmacologues... Les réseaux sont en quelque sorte une façon intelligente, originale et structurée de prendre en charge les patients en ambulatoire et répondent à un cahier des charges précis.
« L'insuffisance cardiaque touche aujourd'hui environ 500 000 personnes, avec une prévalence de 8 % au-delà de 80 ans. C'est une pathologie fréquente, grave et coûteuse », ajoute le Pr Cohen-Solal. Ce réseau de soins, encore considéré comme une expérience pilote, permettra de savoir si ce type de prise en charge qui génère plus de consultations de ville est intéressant pour l'hôpital afin, à terme, d'envisager un budget non scindé entre la ville et l'hôpital, mais globalisé par pathologie.
RESICARD concerne les médecins généralistes, les cardiologues, les patients, les structures hospitalières publiques et privées de la région Est de Paris, des Yvelines, ainsi que l'hôpital Beaujon et son pourtour. L'initiative sera évaluée en termes de soins et de coût. Cette construction apporte un avantage partagé : les patients bénéficieront d'une meilleure prise en charge, les médecins généralistes auront des relations plus étroites avec leur interlocuteur habituel ; les cardiologues n'auront qu'un recours ultime à l'hôpital.
D'après un entretien avec le Pr Alain Cohen-Solal (hôpital Beaujon, Clichy) dans le cadre du symposium parrainé par les laboratoires AstraZeneca.
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