9ème édition de Colondays

Une opération de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal

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Publié le 07/03/2017
Cancer colorectal dépistage

Cancer colorectal dépistage
Crédit photo : GARO/PHANIE

« Attention, vous êtes peut-être assis sur un cancer ! » : tel est le credo de Colondays. Durant cette campagne d'information du 7 au 14 mars à l'initiative du Conseil National Professionnel d'Hépatogastroentérologie (CNP-HGE), les Français sont invités à consulter gratuitement et sur rendez-vous un gastroentérologue en ville, en clinique ou à l'hôpital. En effet, sur les 3000 spécialistes exerçant en France, plus d'un millier se mobiliseront pour l'opération.

Car le jeu en vaut la chandelle : seuls 30 %* des Français se font dépister pour le cancer du côlon et chaque année et 18 000 personnes décèdent de cette maladie en France. Par ailleurs, si le cancer du côlon reste rare avant 50 ans, sa fréquence augmente rapidement avec l'âge : 4 hommes sur 100 et 3 femmes sur 100 auront un cancer du côlon au cours de leur vie. Or, si ce cancer est dépisté tôt, les chances de survie et de guérison sont conséquentes. « Il faut bien faire attention aux différents groupes à risques, car si certains peuvent bénéficier du test immunologique, d'autres (plus à risque) ont besoin d'effectuer régulièrement des coloscopies pour dépister des polypes bénins et prévenir le cancer du côlon », indique le Dr Eric Vaillant, gastro-entérologue à Lille, président du comité de pilotage de « Côlonday » (CNP-HGE).

Informer les patients pour éviter les cancers 

Le dépistage organisé du cancer du côlon est, aujourd'hui, proposé en France chez les patients à risque moyen de cancer colorectal (80 % des cas) ; c'est-à-dire aux personnes âgées de plus de 50 ans, sans histoire familiale, ni antécédents personnels de cancer colorectal ou d'adénome (polype) et ne présentant pas de symptôme évocateur. Ce dépistage – via le test immunologique (recherche de sang dans les selles) - doit s'effectuer tous les deux ans entre 50 et 75 ans. Mais les patients ayant un facteur de risque (antécédent personnel, familial de cancer colorectal, MICI…) doivent effectuer une coloscopie de prévention (tous les 5 ans, lorsque l'examen ne révèle aucune anomalie et tous les 2 à 3 ans, lorsqu'un problème a été détecté). L'objectif de cette coloscopie régulière n'est pas de dépister un cancer mais des polypes et donc d'éviter que le patient ne développe un authentique cancer du côlon. « La coloscopie est un examen préventif très satisfaisant mais trop peu utilisé. En effet, aujourd'hui en France, 50 % des cancers diagnostiqués sont métastatiques », ajoute le Dr Vaillant. Au stade du diagnostic, les Français ont, malheureusement, un risque sur deux de mourir du cancer du côlon. « Ceci n'est pas acceptable. En effet, si le protocole de dépistage du cancer du côlon est bien suivi, nous pourrons, à l'avenir, réduire l'incidence de cette maladie de 3 % par an, comme c'est déjà le cas aux États-Unis. Pour cela, les médecins généralistes doivent prendre le temps d'informer leurs patients sur le cancer du côlon et de les interroger sur leurs antécédents personnels et familiaux afin d'évaluer leur risque. Ceux-ci sont, en effet, au cœur du dispositif de dépistage et nous comptons beaucoup sur eux pour faire passer l'information aux Français », conclut le Pr Franck Zerbib, secrétaire général de la Société Nationale Française de Gastroentérologie.

* sources : sondage OpinionWay pour le CNP-HGE auprès de 1000 Français de 50 ans et plus. Plus d'information : www.colon-days.fr

Hélia Hakimi-Prévot

Source : lequotidiendumedecin.fr