Elle touche beaucoup de jeunes. Parmi les IM découvertes à l'échographie, environ 9 % des cas concernent des moins 18 ans et dans les études prospectives l'incidence est de 2 % chez les 3-18 ans non symptomatiques. Elle touche autant les hommes que les femmes, et complique un infarctus dans 10 à 60 % des cas. Passés 80 ans, 90 % des insuffisants cardiaques (FEVG 40 %) dont 20 % de stades III-IV, présentent une IM. Enfin l'IM représente à elle seule un tiers des opérations valvulaires.
Des causes variées
L'IM est soit primaire - congénitale ou liée à un rhumatisme articulaire (RA) - soit secondaire et alors intriquée à diverses cardiopathies. Pour les IM primaires, il s'agit généralement de malformations congénitales ou de maladies du tissu conjonctif. Quant aux IM secondaires, très largement majoritaires, depuis la quasi-disparition des RA postinfection streptococcique, elles sont essentiellement le fruit (complication) d'une maladie coronaire, d'une cardiopathie ou d'un prolapsus mitral. S'y ajoutent les IM cardiotoxiques liées aux anthracyclines. Après anthracycline en effet plus de 10 % des enfants développent une IM symptomatique.
Des IM fonctionnelles ou organiques
L'IM induit une augmentation de pression dans les veines pulmonaires avec à la clé un risque d'OAP et une dilatation adaptative de l'oreillette gauche (OG) dont le volume peut aller jusqu'à être multiplié par 3-4 ! Mais cette régurgitation lorsqu’elle se prolonge va induire une dilatation du ventricule gauche (VG) et de l’anneau mitral aboutissant à un véritable cercle vicieux où cette dilatation vient majorer l'IM (changement de géométrie de la valve). C'est pourquoi au-delà de leur sévérité - grade I à IV - et de leur étiologie - primaire ou secondaire - on distingue les IM fonctionnelles (valve non modifiée mais volume du VG augmenté) des IM organiques dites aussi valvulaires (valve modifiée). « Chez l’enfant, la problématique est un peu différente, explique JB Thambo, les anomalies de la valve mitrale sont exceptionnellement isolées et sont associées le plus souvent à d’autres anomalies cardiaques qu’il faut souvent traiter concomitamment et parfois très précocement chez des enfants de tout petits poids, ce qui fait leur extrême sévérité » résume-t-il.
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