Une étude anglaise : les femmes médecins plus à risque de suicide que les hommes

Publié le 11/04/2001

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L ES hommes se suicident plus que les femmes, c'est une donnée confirmée par de nombreuses études. Chez les médecins, ce serait le contraire si l'on en croit une étude publiée dans une revue du groupe BMJ, le « Journal of Epidemiology and Community Health » (2001, 55). Le taux de suicide chez les femmes médecins est plus élevé que celui de la population générale alors qu'il est plus bas chez les hommes médecins. Une observation qui confirme d'autres études réalisées dans différents pays.

Ces données sont à prendre en considération alors que, partout, la profession médicale tend à se féminiser. Mais justement, notent les chercheurs, il est possible que le statut inférieur de la femme médecin soit responsable de cet excès de risque de suicide ; dans cette hypothèse, si les femmes cessent d'être minoritaires en médecine, leur risque suicidaire pourrait diminuer.
Les chercheurs d'Oxford (centre pour la recherche sur le suicide et centre pour les statistiques en médecine) ont étudié les dossiers de 223 médecins du National Health Service morts par suicide ou de cause non identifiée entre 1979 et 1995. Outre les différences liées au sexe, ils observent des disparités selon la spécialité : les praticiens de soins communautaires ont un risque de suicide huit fois plus élevé que les autres médecins, les anesthésistes sept fois, les psychiatres cinq fois et les généralistes trois fois et demie. En revanche, l'ancienneté dans la profession et l'âge ne semblent pas, selon cette étude, avoir d'influence.
En tout cas, pour les chercheurs, il faut trouver des moyens de mieux prendre en charge le stress des médecins et les problèmes de santé mentale qu'ils peuvent connaître.

R. C.