Dionis, dans son “Cours d’opérations de chirurgie”, à la quatrième démonstration où il traite des hernies, et à propos de leur traitement, décrit, pour les repousser, “trois ou quatre sortes d’opérations qui, toutes, sont plus mauvaises les unes que les autres ; les bons chirurgiens les ont abandonnés et elles ne sont pratiquées aujourd’hui que par des charlatans qui s’embarrassent peu des suites de leurs opérations”.
En dernier lieu, il en décrit une “aussi blâmable que les autres” dans laquelle les opérateurs enlèvent le testicule. Puis Dionis ajoute : “Les testicules sont des parties si nécessaires à l’homme qu’on ne doit les ôter que dans une nécessité très pressante ; c’est pourquoi on condamne ces sortes d’opérations comme contraires aux lois divines et humaines ; elles seraient cependant acceptables sur un religieux qui préférerait la guérison d’une hernie à ses testicules qui lui doivent être inutiles et il en tirerait pour lors deux avantages : le premier, c’est que ces organes ne le tourmenteraient plus ; le second, c’est qu’il serait guéri d’une fâcheuse maladie”.
Au premier abord, cela paraît une boutade légèrement ironique : mais non, c’est dit très sérieusement. Je me demande néanmoins si, parmi les plus religieux des religieux, beaucoup consentiraient, pour éviter de lutter contre les tentations, à faire le sacrifice de leurs appendices. Je crois même que si on avait proposé au grand Saint Antoine (celui qui faisait la joie de notre enfance) une pareille opération, il aurait préféré lutter contre les tentations.
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