Une campagne pour la prévention de l'alcoolisme chez les femmes enceintes en Nord-Picardie

Publié le 14/03/2001
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« N OUS savons aujourd'hui que la consommation d'alcool pendant la grossesse peut nuire au développement de l'enfant. Pour lui donner toutes ses chances, pas d'alcool pendant la grossesse » : ce message sera diffusé par France 3 Nord-Picardie, du 9 au 15 avril, à l'initiative du Groupement régional d'alcoologie Nord - Pas-de-Calais*, qui regroupe des obstétriciens, des gynécologues, des alcoologues, des pédiatres, membres de la PMI et des sages-femmes de la région.
Le fait de boire quatre verres par jour ou d'avoir des ivresses répétées peut perturber la gestation, préviennent les spécialistes. Il en résulte des malformations physiques et un retard intellectuel chez l'enfant. La toxicité des boissons alcoolisées « s'exerce tout au long de la maternité », soulignent-ils. A l'inverse, l'abstinence, à tout moment, lors de la grossesse, se révèle « bénéfique » pour la maman et son bébé.

4 % des femmes enceintes
boivent trop

Le service téléphonique Drogues Alcool Tabac Info Service (0.800.23.13.13) est associé à la campagne télévisée. Il est accessible 24 h sur 24, les appels sont anonymes et gratuits. L'année dernière, sur 420 000 communications, pour l'ensemble du territoire, 12,3 % ont concerné l'alcool.
On estime que 20 à 30 % des enfants admis en institutions pour des troubles graves du développement psychomoteur souffrent, en réalité, de séquelles d'une alcoolisation fœtale. Dans dans le Nord - Pas-de-Calais, 150 nouveau-nés présentent, chaque année, une dysmorphie faciale, des malformations d'organes et un retard mental handicapant. Si l'on prend en compte des formes plus légères, avec des troubles de l'apprentissage et des difficultés de socialisation, ce sont 500 enfants qui seraient victimes chaque année du penchant pour l'alcool de leur mère.
Dans la région nord, la consommation d'alcool est supérieure de 50 % à la moyenne nationale. Elle engendre des dépenses annuelles par ménage de 3 800 F, contre 2 800 F pour la France entière. Les décès par alcoolisme et psychose alcoolique étaient de 7 pour 100 000 habitants en 1995, contre 4,2 pour l'ensemble des Français et les morts par cirrhose de 34,3 pour 100 000 (23,7). Au total, l'alcool serait responsable de 2 700 à 3 000 décès, par cancers des voies aéro-digestives supérieures, avec une prépondérance chez les hommes.

* Tél. 03.20.55.01.95.

Philippe ROY

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6877