L ORS de son assemblée générale du 30 octobre dernier, la Mutuelle de retraite de la fonction publique (MRFP) a annoncé une réduction drastique de la valeur du point servi au titre de son produit de retraite complémentaire, le CREF. Est-ce le début d'une contraction généralisée des prestations servies au titre de la retraite dans le public et dans le privé ?
Les cotisations versées par les souscripteurs du contrat CREF ouvrent donc droit à une retraite dont le montant a été réduit de 16 % depuis le 1er janvier 2001. Cette baisse touche l'ensemble des 440 000 adhérents quelle que soit la date de souscription de leur contrat. De ce fait, les 67 542 allocataires actuels verront leurs pensions réduites dès l'année prochaine de 43 à 383 F par mois selon l'option choisie, malgré l'antériorité de leur contrat par rapport à la crise actuelle.
Cette mauvaise surprise pour les retraités actuels est due au fait que ce produit de retraite volontaire est géré sur la base d'un mélange des principes de la capitalisation et de la répartition : le montant des prestations est directement lié aux versements effectués par l'allocataire sur un compte individuel mais aussi au montant des cotisations versées par les personnes actives. C'est également le cas de la retraite servie par la CGOS (Comité de gestion des œuvres sociales).
En revanche, la retraite facultative de la Préfon fonctionne totalement en capitalisation.
Or le rapport cotisant/allocataire ne cesse de baisser du fait de l'allongement de la vie. Le rapport actuel de six cotisants pour un allocataire devrait chuter à deux cotisants pour un allocataire en 2020. C'est ce déséquilibre croissant entre le nombre des retraités et celui des cotisants qui a entraîné les difficultés financières actuelles de la MRFP.
Dans un premier temps, les appels de prime ont été augmentés de façon importante. Mais cette mesure n'a pas suffi à rétablir l'équilibre. Il faut donc à présent baisser les pensions de façon brutale et lancer une campagne de recrutement de nouveaux cotisants. Mais qui va souscrire ?
A la lumière de cet événement, on imagine que les caisses de retraite obligatoire du secteur privé gérées de la même façon ne pourront pas éviter d'avoir à prendre des mesures identiques sous peu.
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