Axitinib et pembrolizumab

Une association prometteuse dans le cancer du rein

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Publié le 12/02/2018
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Crédit photo : PHANIE

La combinaison d'un traitement anti-angiogenèse et d'une immunothérapie pourrait bien se révéler une bonne stratégie antitumorale, sans effets secondaires particuliers, selon une étude préliminaire présentée samedi lors du symposium de la société américaine d'oncologie clinique (ASCO) consacré aux cancers génito-urinaires, à San Francisco. Les résultats de cette étude sont également publiés dans le « Lancet Oncology ».

Les chercheurs du centre de recherche en cancérologie Georgetown Lombardi, ont recruté 52 patients atteints d'un carcinome rénal avancé, dont la tumeur primitive a été retirée, mais ayant toujours au moins une lésion. Les médecins leur ont administré une combinaison de d'axitinib (un inhibiteur de tyrosine kinase commercialisé par Pfizer sous le nom d'Inlyta) et l'anticorps monoclonal pembrolizumab (Keytruda, Merck).

Un premier groupe test de 11 patients a été traité pendant 6 semaines, afin de déterminer la dose optimale pour l'ensemble du groupe. Les 52 patients ont bénéficié d'une injection intraveineuse de 2 mg/Kg de pembrolizumab toutes les 3 semaines et un comprimé d'axitinib (5 mg) 2 fois par jour.

Sur les 11 patients du premier sous-groupe, 3 ont dû réduire les doses à 75 % des doses initiales, à cause des effets secondaires. D'autres effets secondaires plus légers ont été repérés chez 8 patients, et ils ont pu être traités. Les effets indésirables les plus communs étaient l'hypertension, la diarrhée, la fatigue et une augmentation des transaminases (ALAT ou alanine amino transférase). Chez 73 % des patients traités, les chercheurs ont observé une diminution significative de la taille de la tumeur, et une absence de progression pendant une durée médiane de 20,3 mois. En mars 2017, soit plus de 2 ans après leur inclusion dans l'étude, 25 patients demeuraient sous traitement, dont 22 recevaient toujours une combinaison d'inhibiteur de tyrosine kinase et d'inhibiteur de checkpoint.

Premier succès

Ce n'est pas la première fois que des chercheurs tentent de combiner un inhibiteur d'angiogenèse et un inhibiteur de checkpoint chez des patients souffrant d'un cancer du rein avancé, mais les niveaux de toxicité observés jusqu'à présent ne permettaient pas d'aller au-delà des études de phase 1. L'association axitinib-pembrolizumab est la première dont le niveau de toxicité est équivalent à celui attendu d'un traitement anticancéreux basé sur une seule des deux molécules.

« Ces résultats sont sans précédent », se réjouit le Dr Michael Atkins, directeur du centre de recherche Georgetown Lombardi, et premier auteur de l'étude. « Nos patients présentent significativement moins d'anomalies hépatiques et moins de fatigue » que ceux traités avec d'autres associations du même genre dans d'autres études. Un essai de phase III comparant cette association au sunitinib seul est en cours de préparation.

Damien Coulomb

Source : Le Quotidien du médecin: 9639