Si « Le Généraliste » était paru en avril 1902

Un traitement original des plaies

Publié le 21/04/2015

« J’ai vu à Tripoli, raconte le Dr Hikmet, le calife accepter, après plusieurs journées de marchandage, de faire une taille pour trois francs. Le patient fut étendu dans la rue, sur du fumier, maintenu par quelques personnes de bonne volonté. L’opérateur prit dans sa poche un couteau rouillé, l’aiguisa sur la semelle de son soulier et fit une incision périnéale antéro-postérieure. Comme la plaie saignait, il posait la main sur le fumier puis l’appliquait à plat sur la plaie en guise d’hémostatique. Il arriva ainsi à la vessie, y mit les doigts et en retira une pierre grosse comme un petit œuf de poule. Il fit ensuite une couture avec une grosse aiguille, trempant, de temps à autre, sa main dans le fumier et demandant aux assistants de tirer le fil. La plaie, une fois cousue, il versa de l’eau de neige : cette eau provenant de la neige des montagnes, dissoute, est fort réputée ; il en arrosa ainsi un torchon sale qu’il appliqua sur la plaie. Il fit porter l’opéré dans une écurie et vint le voir tous les jours. La fièvre survint et, trois jours après, la plaie suppurait ; il la pansa au baume, la cicatrisation se fit et le malade guérit… »

(Revue d’Hypnose, avril 1902)

Source : lequotidiendumedecin.fr