Diabète gestationnel

Un risque accru de complications périnatales

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Publié le 09/03/2017
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Cette étude d’envergure portait sur l’ensemble des 716 152 naissances en 2012 (hormis celles du privé). Parmi les 796 346 grossesses correspondantes, 57 629 (7,24 %) ont été étiquetées DG suite au diagnostic établi selon les recommandations en vigueur et en fonction du recours ou pas à l’insulinothérapie. La quasi-totalité des grossesses ont pu être analysées (795 198). 

De nombreux surrisques associés au DG 

La première conclusion est que le DG a beaucoup moins d’effets défavorables sur l’enfant que le diabète prégestationnel (diabète déjà présent avant le début de la grossesse). Toutefois, par rapport aux grossesses sans diabète, la présence d’un DG s’accompagne d’un surrisque d’accouchement avant terme (+30 à 40 % de plus), de césarienne (+ 40 %), de prééclampsie ou d’éclampsie (+ 70 %), de macrosomie (+80 %), de détresse respiratoire (+10 %), de traumatisme (+10 à 50 %) et de malformations cardiaques (+ 10 à 40 %). Le risque le plus élevé est constaté chez les femmes ayant dû avoir recours à une insulinothérapie. Néanmoins, en raison du risque potentiel que certaines d’entre elles aient eu un diabète antérieur à la grossesse, une correction a été appliquée. Ainsi, les femmes ayant reçu de l’insuline au moins une fois au cours de l’année suivant la grossesse, ont été exclues. On retrouve encore un surrisque chez les femmes traitées uniquement par mesures hygiénodiététiques.

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De plus, cette étude a permis de constater qu’aujourd’hui les grossesses sont plus nombreuses chez des femmes ayant un diabète de type 2 que de type 1. Ceci implique un dépistage précoce de cette forme de diabète chez les femmes âgées de moins de 40 ans, ayant des facteurs de risques comme le surpoids, l’hérédité et certaines origines ethniques. Par ailleurs, les césariennes sont pratiquées dans des proportions très élevées dans l’ensemble de la population. 

Enfin, cette étude confirme qu’actuellement en France, après des décennies de pénurie, nous disposons enfin de données épidémiologiques qui peuvent, dans certains domaines, rivaliser avec celles d’autres grands pays.

 

(1) Cécile Billionnet et col., Diabetologia 16 février 2017, DOI 10.1007/s00125-017-4206-6.

Pr Serge Halimi

Source : lequotidiendumedecin.fr