Un modèle économique à construire

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Publié le 05/07/2022
Entre les start-up pas encore profitables et les grands groupes qui ont les moyens de financer leur recherche, le business model reste à élaborer. Explications.

En traumatologie, le jumeau numérique représenterait 18 milliards de dollars dans le monde d'ici à trois ans, selon Arnaud Destainville qui cite la première étude publiée il y a deux mois sur la digitalisation de la chirurgie : « Il est difficile de définir un modèle économique sur ces systèmes hybrides puisque nous n'avons pas beaucoup de recul. » La solution passera par des appels à recherche qui vont financer leur implantation selon Vincent-dozhwal Bagot (Simango). « Il faudra bien que cette technologie devienne accessible financièrement. Une fois qu'on aura créé l'avatar en entier, qui va payer pour pouvoir simuler une chirurgie sur un vrai patient ? » Si par exemple le jumeau qui permet de simuler un traitement cancérologique coûte 10 000 euros et qu'il permet d'économiser un traitement de 20 000 euros, le calcul est vite fait. Quant à parler d'un remboursement par l'assurance maladie, nous en sommes encore loin, peut-être à moyen terme sera-t-il possible, « le temps nécessaire pour prouver que financièrement le dispositif est intéressant », selon Massimo Vergassola, qui complète : « Les start-up qui lancent des applications dédiées vont évoluer et seront à terme intégrées comme des services médicaux, une fois qu'elles auront apporté la valeur ajoutée de leur application ». Inexorablement ces services seront remboursés selon le chercheur. De manière globale, les débouchés sont plus intéressants aux Etats-Unis. Le constat de Myriam Beaves est qu'« il existe de superbes innovations en Europe, mais qui sont plutôt utilisées en production aux Etats-Unis », qui finance à tout-va. FEop a trouvé la solution en vendant au fabricant de prothèse qui intègre la solution numérique et la propose comme un pack à l'hôpital. Comme les autres start-up, leur financement est un souci permanent. Elles font des levées de fonds, mais ne sont pas profitables. Il faut encore patienter quelques années. « Il nous faut courir un marathon, pas un sprint », commente Matthieu De Beule.


Source : Décision Santé