L A Fondation Ipsen encourage depuis près de 20 ans la recherche sur la longévité et la cognition, et a lancé, il y a dix ans, une vaste étude sur les centenaires (entre 1990 et 2000), environ 3 000 en 1990 et 7 000 au dernier enregistrement.
L'étude a commencé avec 910 cahiers médicaux concernant des personnes supposées centenaires ; dans 863 cas, la vérification « validante » de l'âge a pu être établie et 800 personnes avaient effectivement fêté leur centième anniversaire au moment de l'examen médical. Au 15 janvier 2001, il reste un dernier survivant, Alexis Daigneau, qui a fêté ses 110 ans le 4 août dernier. Les centenaires sont le plus souvent des femmes (705), mais les hommes centenaires présentent de meilleures performances sur le plan physique, sensoriel ou cognitif.
Cette étude à la recherche du secret des centenaires a montré une grande hétérogénéité du groupe. Autrement dit, il n'y a pas de déterminisme génétique ou social ; en tout cas, la diversité des professions ne permet pas de mettre en évidence la surreprésentation d'une catégorie sociale particulière. 15 % des centenaires ne souffrent d'aucune pathologie ; 60 % ont une pathologie cardio-vasculaire, 31 % une pathologie neurologique ou psychique, 25 % une pathologie rhumatologique, 21 % une affection du système hépato-digestif.
Les centenaires sont jugés en général plutôt calmes et optimistes, aimant la vie, mais il peut s'agir aussi de personnes autoritaires ou volontaires, ou encore égocentriques, voire tyranniques. Ils disent souvent de ne pas avoir de réponse à donner sur les raisons expliquant leur longévité mais soulignent l'importance du travail et l'aspect régulier d'une vie, sans excès ni privation. Comme le soulignent les auteurs, les centenaires donnent l'impression d'une grande fragilité et c'est le cerveau qui résiste le mieux au temps (certains ont une agilité mentale remarquable). Il semble donc que ce sont des personnes qui ont traversé les maladies et les difficultés de l'existence avec une résistance élevée aux chocs, et la capacité de recouvrer assez d'énergie pour s'accrocher à la vie.
Aujourd'hui, on s'intéresse aussi aux supercentenaires (110 ans et plus) dont 150 cas dans le monde ont été validés. Toutes les observations montrent que les trajectoires de mortalité ne suivent plus la loi exponentielle au-delà de 80 ans mais tendent vers un plateau de mortalité vers 110-112 ans.
De 112 à 122 ans
Afin que les médecins et les experts puissent réfléchir ensemble sur les conséquences de l'allongement de la durée de vie et sur les besoins médicaux des personnes âgées, Beaufour Ipsen Pharma organise une série de conférences régionales autour du thème « Longévité : le grand défi ». Sont abordées au cours de ces réunions scientifiques les données actuelles concernant l'accélération de la conquête de la durée de vie maximale (qui est passé en 20 ans de 112 à 122 ans), l'augmentation de l'espérance de vie à la naissance et les gains importants à partir de 80 ans, ainsi que les interrogations sur les phénomènes biologiques influençant un accroissement de la durée de vie dont on ne sait pas avec certitude si elle est ou non limitée à une date butoir dépendant des gènes de chacun. D'un côté, on a découvert des systèmes génétiques chez certaines espèces ; d'un autre côté, il existe des organismes qui ne subissent pas de processus de sénescence. Comme l'explique le Dr Yves Christen (Fondation Ipsen), plusieurs stratégies expérimentales accroissent cette durée de vie, en particulier la restriction calorique chez les rongeurs (démonstration en cours chez les primates) et celle recourant à des modifications génétiques. Leur point commun est la réduction du métabolisme oxydatif, d'où la piste des produits antioxydants. D'autres approches possibles sont la thérapie des maladies dégénératives et la réduction des facteurs de risque de la mortalité.
A l'heure actuelle, le médecin praticien est amené à prendre en charge des sujets qui veulent bien vieillir aussi bien que des personnes fragiles de plus de 85 ans qui risquent de tomber dans la dépendance et que des patients de plus en plus nombreux qui vont présenter un déclin cognitif. En effet, l'incidence de la maladie d'Alzheimer double chaque année et on considère que la personne qui vient consulter pour une plainte cognitive est à risque.
Enfin, Beaufour Ipsen Pharma soutient une vaste étude américaine pour confirmer l'intérêt de l'extrait titré et standardisé de ginkgo biloba (l'EGb 761) dans la prévention de la démence, la réalisation de documents d'information qui sont disponibles sur www.bipmed.com (qui a reçu l'oscar 2001 du site Internet santé), et la mise en place actuelle d'une enquête nationale de dépistage des troubles dépressifs et cognitifs liés à l'âge.
MEDEC. Conférence de presse des Laboratoires Beaufour Ipsen Pharma.
(1) Les centenaires français. Etude de la Fondation Ipsen, Michel Allard et Jean-Marie Robine, Serdi Edition.
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