De notre envoyée spéciale à Orlando
L' INSTAURATION précoce et la persistance sur le long terme d'un traitement par le clopidogrel apporte une diminution significative, de 20 %, du risque de décès d'origine cardio-vasculaire, d'infarctus du myocarde et d'AVC.
Cette constatation est faite chez des patients à haut risque d'infarctus du myocarde, ceux qui souffrent d'angor instable et d'infarctus sans onde Q. Ce groupe présente également un risque élevé d'AVC et de mort subite d'origine cardio-vasculaire, souligne l'investigateur principal, le Dr Salim Yusuf (Hamilton, Canada).
Le bienfait apporté par le clopidogrel se manifeste dans les deux heures suivant la première administration et ne fait que se confirmer tout au long de l'étude qui a duré douze mois.
CURE (Clopidogrel in Unstable Angina to Prevent Recurrent Ischemic Events) est le premier travail de cette ampleur conduit dans l'angor instable (hormis les études sur l'aspirine). Sous la forme d'une étude randomisée en double aveugle contre placebo, 12 562 patients ont été inclus dans 482 hôpitaux de 28 pays (pour la France, l'investigateur est le Pr Bertrand, Lille), sur le critère d'inclusion d'une suspicion d'un syndrome coronarien aigu.
Une dose quotidienne de 75 mg
Le premier jour, ils ont reçu un placebo ou du clopidogrel à la dose de charge de 300 mg per os. L'aspirine était poursuivie chez ceux qui en recevaient déjà, ou bien ce traitement était commencé simultanément (75-325 mg quotidiens). Le clopidogrel a été donné à la dose de 75 mg quotidiens pendant une durée pouvant aller jusqu'à un an. D'autres traitements pouvaient, le cas échéant, être administrés : héparine, HBPM, bêtabloquants, statines, inhibiteurs calciques.
La réduction de 20 % des critères primaires choisis pour l'évaluation de l'effet du clopidogrel est significative : p < 0,0005. La diminution des événements très précoces est également à souligner, expose le Pr Yusuf, avec une réduction de 33 % du risque.
Le rapport bénéfice/risque a été évalué. A trente jours, on compte un excès de saignements majeurs dans le groupe sous clopidogrel qui n'atteint pas la significativité : 3,6 % versus 2,7 % dans l'autre groupe n'ayant que l'aspirine et le placebo.
Le clopidogrel, dans cette étude, apporte également un résultat favorable en ce qui concerne le risque d'ischémie réfractaire, réduit d'un sixième, et la nécessité d'une procédure précoce de revascularisation diminuée de 20 %.
Le traitement démontre son efficacité quels que soient les sous-groupes : sous héparine, sous traitement hypolipémiant, ayant eu une procédure de revascularisation.
Cette réduction de 20 % des critères primaires d'évaluation est significative : p = 0,00005.
Les résultats montrent que l'on peut éviter jusqu'à 28 événements pour 1 000 patients sur neuf mois et seulement 6 personnes sur 1 000 ont eu un accident hémorragique ayant nécessité une transfusion.
L'étude confirme aussi les effets synergiques des modes d'action du clopidogrel et de l'aspirine.
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