I L existe peu de données épidémiologiques et économiques concernant l'ulcère de jambe dans la population française. L'estimation extrapolée à partir des données américaines et européennes est par ailleurs compliquée par le non-recours systématique des patients aux systèmes de soins : de 50 à 60 % des patients présentant des ulcères de jambe évolutifs se soignent eux-mêmes, sans intervention des structures sanitaires.
Ces réserves faites, il est possible d'estimer qu'en France 300 000 patients au moins sont atteints de cette pathologie. La prévalence augmente avec l'âge. Ainsi, 3 % des sujets âgés de plus de 65 ans et 5 % des plus de 80 ans sont porteurs de ces lésions.
Vieillissement, obésité, diabète
Le vieillissement de la population étant un fait bien connu, la prévalence globale va donc augmenter dans les années qui viennent, d'autant plus que celles des deux autres facteurs favorisants de l'ulcère de jambe augmentent elles aussi : l'obésité et le diabète.
Peu de données économiques sont disponibles. En Suède, le coût annuel des ulcères est estimé à 25 millions de dollars pour une population d'environ 9 millions d'habitants. Extrapolé à la France, ce chiffre donnerait un coût annuel d'environ 1,25 milliard de francs. Une étude anglaise suggère que le coût annuel du traitement à domicile avoisine les 10 000 F par patient.
La notion de susceptibilité familiale est connue depuis longtemps : le risque est doublé si un parent est porteur ; il est triplé si les deux parents sont porteurs. Des travaux récents ont permis de mettre en évidence un facteur génétique, lié à une mutation du facteur V. Elle est rencontrée chez 23 % des patients présentant un ulcère de jambe contre seulement 7,5 % dans la population contrôle. Elle est également un marqueur de la maladie thromboembolique veineuse (91 % versus 48 %, avec p = 0,002) et de la récidive de ces lésions (43 % versus 19 % ; p = 0,01).
La durée moyenne d'un ulcère de jambe est d'environ treize mois, de 25 à 54 % des plaies chroniques évoluant depuis plus d'un an.
Une étude UNAFORMEC
Une étude récente réalisée par l'UNAFORMEC montre que plus de 50 % des médecins pensent que l'ulcère finit toujours par récidiver. La contention est le premier moyen thérapeutique pour obtenir une guérison (74,1 %), les soins locaux ne venant qu'en deuxième position (23,5 %). Ces chiffres montrent la relative insatisfaction du corps médical vis-à-vis des traitements topiques actuellement disponibles, alors que la lourdeur et la répétition des soins, ainsi que la fréquence des récidives, altèrent de façon importante la qualité de vie des patients.
MEDEC, conférence de presse des Laboratoires Genévrier, d'après une communication du Pr Ortonne (Nice).
Ialuset : un nouveau cicatrisant cutané
Mis au point par les Laboratoires Genévrier, un nouveau cicatrisant, Ialuset, à base d'acide hyaluronique, est proposé dans le traitement de l'ulcère de jambe. Constituant fondamental du derme, l'acide hyaluronique joue un rôle important dans les processus de cicatrisation de la peau. Son déficit dans les plaies cutanées explique leur potentiel de chronicité.
Des études montrent que Ialuset est efficace, bien toléré et d'action rapide (amélioration dès le 7e jour de traitement). Son action est particulièrement nette sur les phénomènes d'exsudation, l'dème et la douleur. En outre, Ialuset agit quel que soit le stade évolutif de la lésion, permettant de couvrir avec un même produit tous les temps de la cicatrisation. Il peut donc être utilisé en première intention.
Ialuset est présenté sous deux formes galéniques, chacune d'application uniquotidienne : la compresse est plutôt indiquée dans les ulcères et les escarres moyennement exsudatives et peu profondes, alors que la crème est destinée aux lésions très exsudatives et profondes. Il faut enfin souligner que, dans le cadre de ces indications, Ialuset est remboursé TIPS.
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