L E centre hospitalier régional universitaire de Lille a décidé de fermer trois unités intensives du service des maladies du sang, par mesure de précaution, après la détection de plusieurs colonies d'aspergillus dans les locaux.
Ce champignon très répandu dans l'atmosphère se révèle particulièrement dangereux pour les malades immunodéprimés qui peuvent déclarer une pneumonie aspergillaire fatale dans bien des cas.
D'où la grande prudence observée par les responsables de ces trois unités qui accueillent des patients atteints de leucémie aiguë et chimiothérapie lourde ou en attente de greffe de moelle osseuse.
Une première alerte le 5 mars
Tous ces malades qui ont des périodes d'aplasie de plusieurs semaines présentent un risque infectieux majeur face à ce champignon.
La première alerte a été donnée le 5 mars, après la détection de deux colonies d'aspergillus sur un prélèvement. Il était aussitôt décidé de ne plus admettre de malade en traitement dans cette unité de soins. Le 29 mars, le secteur de pré- et de postgreffes était touché à son tour et, le 4 avril, des traces d'aspergillus étaient décelées dans 6 des 8 chambres du secteur stérile entraînant la décision de fermeture le jour même.
Problèmes dans le Rhône
et en Gironde
Trois décès ont été enregistrés dans le service au cours du mois de mars, sans cependant que l'on puisse en attribuer précisément la cause à la présence du champignon. Ces malades sont décédés avec l'aspergillus, mais il s'agissait de cas sévères présentant de multiples insuffisances, et les risques de décès sont malheureusement importants dans ces unités, explique le Pr Jouet, responsable des greffes médullaires dans le service des maladies du sang.
Par précaution, le CHR de Lille a toutefois préféré fermer les trois unités concernées pour procéder à la désinfection des chambres et des systèmes d'aération. Au total se sont donc 23 lits qui sont fermés pour un temps encore indéterminé jusqu'au mois de septembre, l'unité accueillant les leucémies aiguës sera hébergée à l'hôpital Calmette. En cas de nécessité, les équipes lilloises feront appel aux établissements de l'Assistance publique de Paris pour réorienter leurs malades.
D'autres incidents ont été également signalés ces derniers jours dans plusieurs régions françaises.
C'est le cas à Arnas, dans le Rhône, où la clinique du Beaujolais qui compte une centaine de lits, a été provisoirement fermée sur décision du directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation, (ARH) en raison de risques liés à la présence de légionelles dans le circuit d'eau chaude. Cet établissement avait déjà été fermé à la fin de l'année dernière pour les mêmes raisons et le temps d'effectuer un traitement au chlore.
De nouveaux contrôles effectués récemment dans deux chambres avaient cependant révélé la présence persistante de légionelles. Selon un responsable de l'ARH, « il y a sans doute des dépôts, ce qui va nécessiter des travaux de réfection sur le réseau d'eau ».
Enfin, il faut signaler que quatre personnes ont été évacuées de l'hôpital Haut-Levêque, de Pessac, en Gironde, pour être transférés vers le CHU de Bordeaux à la suite d'une intoxication au chlore, qui se serait produite à la suite d'une fausse manuvre d'un chauffeur-livreur d'une entreprise extérieure à l'établissement.
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