Transfusions de plasma : recommandations actualisées

Publié le 04/07/2012
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Crédit photo : S. Toubon

L’ANSM (ex-Afssaps) et la HAS publient une actualisation des recommandations concernant les transfusions de plasma thérapeutique. Nous rapportons ici l’essentiel de ces préconisations, dont l’intégralité est disponible en ligne.

1. Les types de plasma

Il existe 4 types de plasma thérapeutique homologue :

- plasma frais congelé par solvant détergent : PFC-SD ;

- plasma frais congelé traité par amotosalen : PFC-IA ;

- plasma frais congelé sécurisé par quarantaine (au moins 60 jours) : PFC-Se ;

- plasma lyophilisé destiné aux unités militaires déployées en opérations extérieures : PLYO.

« Il n’y a pas d’argument pour recommander un plasma par rapport à un autre. »

2. Les indications

- Hémorragie d’intensité modérée, peu évolutive ou contrôlée ;

- choc hémorragique et situations à risque d’hémorragie massive, en association à des concentrés de globules rouges (ratio PFC:CGR entre 1:2 et 1:1) ;

- en neurochirurgie en l’absence de transfusion massive ;

- au cours de la chirurgie cardiaque, en cas de persistance d’un saignement microvasculaire et de déficit en facteurs de coagulation ;

- CIVD obstétricale lorsque le traitement étiologique ne permet pas de contrôler rapidement l’hémorragie ;

- CIVD avec effondrement des facteurs de la coagulation (TP ‹ 35-40 %) associée à une hémorragie active ou potentielle (acte invasif) ;

- micro-angiopathie thrombotique : a) en cas de déficit en un facteur de la coagulation et impossibilité d’obtenir rapidement une préparation de facteur purifié, dans le cadre d’une situation d’urgence hémorragique ; b) en tant que produit de substitution et non de remplissage vasculaire, chez les patients sans facteur de risque hémorragique traités par des échanges plasmatiques rapprochés ;

- chez le nouveau né et l’enfant, les indications sont similaires à celles de l’adulte. Chez l’enfant de moins de 29 semaines de gestation en détresse vitale, la transfusion de PFC est recommandée lorsque les facteurs de coagulation sont inférieurs à 20 %, même en l’absence de syndrome hémorragique clinique ;

- en cas de surdosage grave en AVK dans deux situations rares : absence de concentrés de complexe prothrombinique (CCP) ; absence de CCP ne contenant pas d’héparine en cas d’antécédent de thrombopénie induite par l’héparine (TIH).

3. Utilisation non recommandée dans les situations suivantes :

- comme prophylaxie du saignement en cas d’altération mineure ou modérée de l’hémostase ;

- comme soluté de remplissage en cas de brûlures ;

- en cas de chirurgie cardiaque en l’absence de saignement ;

- en cas d’insuffisance hépato-cellulaire chronique, en l’absence de saignement ;

- en cas d’insuffisance hépatique aiguë sévère, chez un sujet ne saignant pas et non exposé à un geste vulnérant, dans le seul but de corriger les anomalies de l’hémostase ;

- en cas de poussées aiguës d’œdème angioneurotique héréditaire ;

- en cas d’hémorragie associée aux nouveaux anticoagulants oraux, il n’y a pas de données cliniques justifiant l’intérêt d’une transfusion de PFC dans le seul but d’antagoniser leurs effets ;

- chez l’enfant, en cas de : syndrome hémolytique et urémique post-diarrhéique (STEC+) ; infection néonatale sans CIVD, à titre de traitement adjuvant au traitement antibiotique ; hypovolémie sans syndrome hémorragique et sans trouble de l’hémostase ; prévention des hémorragies intraventriculaires du prématuré en l’absence de coagulopathie ; nouveau-né sain avant acte chirurgical.

Dr E. DE V.

Source : lequotidiendumedecin.fr