Testez vos connaissances sur l'hépatite virale C

Publié le 08/04/2001
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REFERENCE


I. PROPOSITIONS

A) Quel est le mode de contamination habituel ?
A1) Le virus de l'hépatite C (VHC) se transmet par le sang.
A2) La transfusion sanguine est une des causes classiques de contamination.
a) Elle fut, avant 1991, un mode prépondérant de contamination.
b) Il faut proposer aux sujets transfusés un test de dépistage (sérologie virale C, examen remboursé à 100 %).
A3) Actuellement, le mode de contamination le plus important est la toxicomanie par voie I. V. ou intranasale (par la paille).
A4) Les sujets chez lesquels un dépistage est recommandé sont indiqués dans l'encadré 1.

B) Quel est le risque de contamination sexuelle ?
B1) Contrairement à l'hépatite B, l'hépatite C n'est pas considérée comme une maladie sexuellement transmissible.
B2) Il est cependant conseillé d'avoir recours au préservatif dans les cas suivants :
a) rapports au moment des règles ;
b) existence de lésions des muqueuses génitales ;
c) partenaires sexuels multiples.

C) Peut-on guérir d'une hépatite C ?
C1) Après contamination par le VHC, environ 20 % des malades guérissent spontanément. Ainsi, l'existence d'anticorps anti-VHC peut correspondre aux deux cas de figure suivants :
a) infection virale persistante. Dans ce cas, les transaminases sont généralement augmentées, mais pas toujours ;
b) Infection ancienne et guérie. Pour affirmer cela, il faut :
1) que les transaminases soient normales ;
2) mais aussi que la recherche (si possible répétée) de l'ARN du VHC par PCR soit négative.
C2) En cas d'infection persistante :
a) le traitement antiviral peut également aboutir à une éradication virale prolongée (c'est-à-dire persistant six mois après l'arrêt du traitement) ;
b) l'éradication virale prolongée (telle que définie ci-dessus) :
1) se maintient neuf fois sur dix au cours des années suivantes ;
2) s'accompagne d'une amélioration histologique.
c) Les taux d'éradication que l'on obtient avec la bithérapie actuelle (interféron standard + ribavirine) sont indiqués dans l'encadré 2.

D) Quel est le risque pour les bébés ?
D1) La transmission périnatale est habituellement faible (< 15 %).
D2) Elle peut être plus élevée si la virémie est élevée, notamment en cas de co-infection avec le VIH.
D3) Il n'y a pas de contre-indication :
a) à la grossesse ;
b) à l'allaitement.

E) Existe-t-il un vaccin ?
E1) La variabilité génétique du VHC rend la mise au point d'un vaccin difficile. De premiers essais ont été réalisés chez l'animal.
E2) Il est conseillé de se faire vacciner contre les hépatites A et B.

F) Faut-il suivre un régime ?
F1) Il n'y a pas de régime particulier à suivre en dehors d'une consommation nulle ou très faible de boissons alcoolisées (de l'ordre d'un verre de vin par jour).
F2) Il vaut mieux éviter le surpoids.

G) Quelle est la durée du traitement ?
G1) Chez un malade qui n'a jamais été traité (appelé malade naïf), la durée du traitement est avant tout fonction de facteurs viraux (génotype et virémie) :
a) ainsi chez un malade porteur d'un génotype 1 et d'une virémie élevée (> 2 ou 2,6 x 10 puissance 6/ml), on recommande une bithérapie de 48 semaines.
b) En cas de facteurs de réponse favorables, notamment d'un génotype non-1, la durée du traitement peut être de seulement vingt-quatre semaines.
G2) Chez le sujet qui a répondu initialement à un traitement par interféron seul, puis rechuté, la durée de la bithérapie proposée par la Conférence de consensus de 1999 est de vingt-quatre semaines.

H) Quels sont les progrès thérapeutiques récents ?
H1) L'adjonction d'une molécule de polyéthylène glycol (PEG) à l'interféron permet une plus grande efficacité au prix d'une seule injection S. C. par semaine.
H2) Fin 2000, l'AMM ne concerne que les malades ayant une contre-indication à l'usage de la ribavirine.
H3) Une étude associant interféron pegylé et ribavirine, portant sur plus de 1 500 malades naïfs, a donné les résultats suivants :
a) une éradication virale prolongée est obtenue chez plus de 50 % des malades ;
b) de plus, chez les malades dont la posologie des deux médicaments était bien adaptée au poids, le taux d'éradication a dépassé 60 %.

II. REPONSE
L'affirmation D1 n'est pas exacte. En effet, en l'absence de co-infection avec le VIH la contamination materno-fœtale est inférieure à 5 % dans la plupart des séries.

(1) « Les Hépatites virales », collection Consulter/Prescrire, une coédition « le Quotidien »-Masson.

Bithérapie classique : taux d'éradication

• Bithérapie classique = interféron standard + ribavirine.
• Eradication = PCR négative six mois après l'arrêt du traitement.
• Malades naïfs :
- résultat global : 40 % ;
- génotypes 2 et 3 : 70 % ;
- génotype 1 : 30 %.

Quand dépister (sérologie) ?

- Transfusion
- Toxicomanie
- Enfant de mère VHC +
- Conjoint
- Transaminases > N
- Hémodialysé, hémophile
- Milieu carcéral

Dr Claude EUGENE Service de gastro-entérologie et d'hépatologie, CHI Poissy/Saint-Germain-en-Laye (site de Poissy)

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6894