A U terme de longues tractations, les trois fédérations représentant les établissements d'hospitalisation privée (FIEHP, UHP et FEHAP) et le gouvernement représenté par Elisabeth Guigou et Bernard Kouchner ont enfin signé un « accord sur l'évolution des tarifs des cliniques privées en 2001 ».
Ce protocole comprend deux mesures : d'une part, une « enveloppe de 600 millions pour les augmentations générales », ce qui correspond à une revalorisation moyenne des tarifs des cliniques de 2,3 % applicable à compter du 1er mai (cette hausse prend en compte le dépassement constaté en 2000) ; d'autre part, « une enveloppe de 600 millions pour des augmentations ciblées sur certaines activités », qui s'applique également à compter du 1er mai 2001. Ce financement spécifique important concerne la chirurgie (dont l'enveloppe augmentera en moyenne de 2,96 % au niveau national), le secteur de la gynécologie-obstétrique (+ 8 % grâce à une manne de 100 MF) et les soins de suite et de réadaptation (+ 3,64 %, 40 MF). Il convient ensuite de ventiler ces enveloppes au niveau régional, pour chaque discipline. La chirurgie en Ile-de-France bénéficiera par exemple d'un coup de pouce de + 2,19 %. Cet effort sera de + 3,62 % pour la même discipline en Poitou-Charentes.
Selon le ministère de l'Emploi et de la Solidarité, cet accord « permet le financement des augmentations de salaire des différentes catégories de personnel des établissements de santé privés ». Une refonte globale des grilles de rémunération aboutira « prochainement ».
Cet accord intervient à point nommé compte tenu du sombre climat social qui prévaut dans le secteur de l'hospitalisation privée. A Toulouse, plusieurs centaines de professionnels de santé des cliniques ont manifesté cette semaine pour demander une revalorisation de leurs salaires et de meilleurs conditions de travail avec des slogans du type : « Kouchner, des sous, le privé est sur les genoux ! » Les infirmières exerçant dans le privé, qui gagnent moins que leurs consœurs du public, ont également appelé à une journée « cliniques mortes » lundi prochain.
Les fédérations de cliniques n'ont pas boudé leur plaisir. Pour le Dr Max Ponseillé, président de la Fédération intersyndicale des établissements d'hospitalisation privée (FIEHP), « le gouvernement a pris en compte pour la première fois les vraies difficultés de l'hospitalisation privée et de la profession ». Pour Alain Coulomb, délégué général de l'Union hospitalière privée (UHP), cet accord politique comprend « trois éléments importants » : la création d'un observatoire économique (comité de suivi), le fait qu'on « aménage le caractère comptable de l'objectif quantifié national » et la reconnaissance de la nécessité d'un accompagnement économique pour les cliniques.
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