Incontinence urinaire réfractaire

Stimulation neuronale, un éventail de courants

Publié le 08/06/2015
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L’électrostimulation du périnée via les nerfs est une technique utilisée depuis longtemps dans le traitement de l’hyperactivité vésicale (urgenturie, pollakiurie), avec ou sans incontinence.

En cas d’hyperactivité vésicale, les traitements de première intention sont les mesures hygiénodiététiques, la rééducation des muscles périnéaux, l’œstrogénothérapie locale puis, en cas d’échec, les anticholinergiques (lire aussi ci-dessus).

L’électrostimulation fonctionnelle vise à renforcer la tonicité du périnée et à favoriser l’apprentissage du verrouillage périnéal. Elle consiste à utiliser des courants électriques qui, selon la fréquence, provoquent une contraction musculaire du plancher pelvien (en cas d’incontinence d’effort) ou diminuent l’activité du muscle de la vessie (inhibition vésicale en cas d’incontinence par impériosité).

Elle doit être poursuivie à domicile après une prise en charge initiale par un thérapeute afin d’optimiser les résultats. Il existe des électrostimulateurs avec sonde vaginale sans fil, simples à utiliser à domicile et programmables. Ils comportent une télécommande qui enregistre les données de chaque séance (date, durée de la séance, programme utilisé, intensité moyenne de stimulation), permettant ainsi de contrôler l’observance et d’évaluer les progrès accomplis. « Même si les études cliniques randomisées en double insu contre placebo sont peu nombreuses, cette technique est efficace sur de nombreux critères subjectifs et améliore la qualité de vie des femmes », souligne le Dr Maxime Marcelli (hôpital de la Conception, Marseille).

« Les études montrent qu’en combinant les différentes techniques de rééducation (électrostimulation fonctionnelle et programme de rééducation par des exercices), on obtient une meilleure efficacité ».

Transcutanée

« La stimulation nerveuse électrique transcutanée (TENS) est de plus en plus employée en cas d’hyperactivité vésicale après échec de la rééducation, de l’électrostimulation périnéale et des anticholinergiques, avant de passer aux injections de toxine botulinique ou à la neuromodulation sacrée », explique le Dr Maxime Marcelli. La TENS consiste en une application transcutanée d’un courant alternatif de basse fréquence à l’aide d’électrodes autocollantes de surface. Le site de stimulation, sur le nerf tibial postérieur correspond au point d’acupuncture Sp6, situé 5 cm au-dessus de la malléole interne juste derrière le bord interne du tibia. Cette méthode non invasive, réversible, entraîne peu d’effets secondaires.

Elle est surtout utile chez les personnes âgées, pour lesquelles les anticholinergiques ne sont pas indiqués. Son utilisation est simple par la patiente en autotraitement à domicile. La durée d’impulsion et le temps de stimulation peuvent être programmés et sont gardés en mémoire. «  On peut proposer des séances quotidiennes de 20 minutes à réaliser pendant trois mois, puis en entretien à la demande (2 fois par semaine par exemple) », ajoute le Dr Maxime Marcelli.

Entretien avec le Dr Maxime Marcelli (hôpital de la Conception, Marseille)
Christine Fallet

Source : Bilan spécialiste