Sophie Augros sait ce qu’elle veut et n’attend pas pour le réaliser. Déjà, pendant ses études de médecine, la généraliste de 31 ans ne se voyait pas exercer autrement qu’en groupe. Six mois après la fin de son internat elle passe sa thèse, et deux mois plus tard elle s’installe dans la ville d’Aime, en Savoie. Seule au départ mais avec déjà un projet bien précis en tête. Fin 2011, la communauté de communes décide de réunir tous les professionnels de santé du canton pour trouver une solution à la diminution de la population médicale. « J’ai rencontré une équipe de personnes dynamiques et sympathiques qui m’ont donné envie de travailler avec eux ». Depuis 2012 les professionnels de santé se sont donc regroupés dans un pôle de santé avant l’ouverture de la MSP dont la construction devrait être achevée au printemps prochain.
Même si elle reconnaît que travailler en groupe « demande des efforts à chacun, sur la gestion par exemple », Sophie Augros voit surtout du positif dans ce mode d’exercice : « C’est intéressant de réfléchir à mieux travailler ensemble. Cela dépend de la personnalité de chacun, mais j’aime connaître les gens avec qui je travaille et ne pas être isolée face à une situation compliquée ». Le mode d’exercice permet aussi d’utiliser au mieux les compétences de chacun : « On a de plus en plus de patients polypathologiques, il y a des choses pour lesquelles je ne suis pas experte, je préfère passer la main à ceux qui savent ».
Un pont générationnel
Loin de se cantonner à son propre projet, Sophie Augros a le zèle des nouveaux convertis. En tant que tiers « facilitateur » elle a partagé avec d’autres équipes de sa région désireuses de monter des MSP. Au gré de ses rencontres, la généraliste estime qu’aujourd’hui ces projets sont généralement portés par deux types de médecins : « ceux qui sont proches de la retraite et veulent prévoir la suite pour éviter que personne ne vienne leur succéder » et « les jeunes qui ne se reconnaissent pas dans le modèle du cabinet libéral traditionnel qu’on leur propose ». Comme si la MSP pouvait être un pont entre deux générations…
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