Six départements seront dirigés par des médecins généralistes

Publié le 08/04/2015

Crédit photo : GARO/PHANIE

Alors qu’ils ne représentaient que 1,3% des candidats en lice à l’aube des départementales, les médecins représentent 6% des présidents de conseils départementaux. A l’issue des "troisièmes tours" des élections départementales qui ont eu lieu ces jours derniers, il seront en effet 6 médecins sur 101 patrons de départements. Une demi-douzaine pas vraiment paritaires, puisque ces confrères sont tous sont des hommes. Et pas franchement "majoritaire", puisque presque tous sont des élus d’opposition. Certains ont conservé une activité médicale. Quand d’autres sont devenus de vrais pros de la politique. Tous sont issus de la médecine générale. Enfin, ce ne sont pas des novices en politique, puisque tous ont dépassé la soixantaine. Qui sont donc ces médecins tellement soucieux des affaires de leurs départements ?

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C’est une première pour Georges Méric (PS) qui succède à Pierre Izard qui présidait le conseil général de Haute-Garonne depuis 1988. Ce médecin de campagne qui a bifurqué vers la gériatrie et a été très investi dans plusieurs maisons de retraite s’est retrouvé seul candidat en lice face à une droite très peu représentée (6 conseillers sur 54) qui a choisi de ne pas présenter de candidat, il a donc été facilement élu nouveau patron du département. Fils du conseiller général de Nailloux ainsi que Sénateur de Haute-Garonne, cet homme de 68 ans n’est pas un dernier né en politique. Le socialiste a été élu maire de la ville de Nailloux de 1983 à 2008 puis conseiller général ainsi que vice-président du canton en 2008.

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C’est une réélection pour Bernard Bonne (UMP), ancien maire de la commune de Bourg-Argental (1989-2008) dans la Loire. Agé aujourd’hui de 67 ans, il a exercé la médecine générale dans cette commune depuis 1976, notamment comme médecin pompier et dans ce cadre a mis en place des diplômes de médecine d’urgence. Élu conseiller général du canton de Bourg-Argental depuis 1992 il deviendra le président du conseil général en 2008. Suite à cela il décide de ne plus se représenter aux municipales jugeant que trois mandats étaient suffisants. Pour lui, il reste très important de maintenir une relation de confiance avec ses concitoyens; c’est pourquoi il n’a pas renoncé à sa profession de base et exerce encore dans sa ville trois jours par semaine.

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Pour Christian Gillet, c’est une confirmation. Il était déjà président du conseil général de Maine-et-Loire, mais depuis peu (2014). Étant le premier vice président de Christophe Béchu (ancien président UMP du conseil) il lui a donc logiquement succédé lorsque ce dernier a démissionné pour devenir maire d'Angers. Les dernières élections légitiment ce leadership. Ce médecin de 68 ans, qui fut généraliste pendant 26 ans avant que le virus de la politique ne l’absorbe. Maire de Vihiers -la commune où il exerçait- jusqu'en 1995, il était déjà conseiller régional des pays de la Loire de 2004 à 2014, ainsi que conseiller général de Maine-et-Loire depuis 2008. Au conseil général, il a été en charge de la solidarité, puis récemment des finances.

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Pour René-Paul Savary, c'est une élection de plus. Jugez plutôt : ce généraliste a, sans discontinuer, été élu conseiller général du canton de Sézanne depuis 1985 ainsi qu’au conseil municipal de la ville de Sézanne entre 1983 et 1995. Suite à cela il emporte la présidence du conseil général de la Marne en 2003 ( il sera réélu en 2008 et en 2011 mais avec de plus en plus de mal face aux socialistes). Son ascension ne s’arrête pas là puisqu’en septembre 2011 il obtient un siège de sénateur. Cette réélection à la présidence du conseil général de la Marne est donc logique pour cet homme de 62 ans, même si elle s’effectue face à un front national au plus haut.

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L’élection de Michel Autissier est synonyme de reconquête. À l'heure de l’alternance, elle annonce en effet un nouvel horizon pour le Cher qui fait partie des 26 départements a avoir basculé le 29 mars de la gauche à la droite. En effet le maire UMP d’Aubigny-sur-Nère, 67 ans, ancien généraliste de cette commune, succède à un président socialiste, Jean-Pierre Saulnier qui tenait les rènes du conseil général depuis 2013. Favori dans ces élections, Michel Autissier les remporte sans surprise dès le premier tour avec 24 voix sur 38. Dans le Cher, la droite qu'il représente avait fait campagne sur la mauvaise gestion financière de ce département tenu par le PS depuis 2004.

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Pour Claude Léonard c’est une sucession. On est loin désormais de son passé d’interne après 35 ans d’engagement politique. Alors qu’il exerce la médecine générale en cabinet de groupe avec quatre autres médecins dans sa ville de Montmédy, il est élu maire UMP de 1983 à 2008, il devient aussi conseiller général de la Meuse en 2008. Il remplace Gérard Longuet (lorsque ce dernier est appelé à rejoindre le gouvernement Fillion) en tant que Sénateur. Après avoir subi une défaite aux législatives en 2012. En politique, ce n’est pas une raison pour renoncer... Voilà donc cet homme de 67 ans élu depuis quelques jours président du conseil général de la Meuse pour y amorcer son premier mandat. Pour y arriver, il a d’abord dû s’imposer face à un autre concurrent à droite. A la tête du département, il succède à l’UDI Christian Namy, qui a perdu son poste de conseiller départemental dans une triangulaire...


Vincent Gény

Source : lequotidiendumedecin.fr