N OUS sommes dans le cabinet d'un généraliste britannique, le Dr Ron Law. En consultation, M. M., la petite soixantaine, que le Dr Law connaît bien car il le suit pour un asthme à début tardif. Maintenant, c'est de la prostate de M. M. qu'il s'agit. Le Dr Law lui conseille d'aller voir un urologue de l'hôpital Hammersmith : là, on connaît bien son dossier, car il y est suivi en pneumologie pour son asthme. « Je vais en parler à ma femme », répond, hésitant, M. M.
Quelques jours plus tard, M. M. revient en consultation : quelqu'un de sa famille lui a recommandé un autre urologue, installé dans le privé, ce qui le fait hésiter : « Quel est votre avis, Dr Law ? ». Le Dr Law rappelle à M. M. sa confiance dans le pneumologue et dans l'hôpital Hammersmith, mais ajoute que c'est à lui seul de décider. « Je vais en parler à ma femme », réplique une nouvelle fois M. M.
A la troisième consultation, M. M. est toujours aussi indécis. Alors, le Dr Law a une idée : il demande à M. M. de s'asseoir à sa place et prend la sienne. « Dr M., demande alors le Dr Law devenu patient, vous connaissez mon problème respiratoire et maintenant mon problème de prostate. A votre avis, que dois-je faire ? » Sans hésiter une seconde, le faux Dr M. se penche vers le faux patient Law et lui dit, une main sur le genou : « Ronnie, avec cette histoire, je pense que vous devriez aller à l'hôpital Hammersmith. »
Et c'est ainsi que M. M. se décida à aller se faire opérer de la prostate à l'hôpital Hammersmith, par l'urologue d'Hammersmith, avec succès.
« BMJ » du 10 février 2001, p. 351.
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