Retour à l’Olympia

Publié le 12/05/2016

Faut-il parler de dérive des continents ? Les mondes grec et romain à l’heure de la mondialisation s’éloignent de nos rives. Il y a peu, une ou deux générations peut-être, on abordait ces rivages sans guide. Aujourd’hui, l’Antiquité s’éloigne à grande vitesse. Cette anthologie somptueuse jette un pont entre ces mondes. Et le voyage sans risque nous ouvre la voie à un univers habité par les dieux, imaginé par les hommes. Alors que l’Europe est en quête d’identité, la culture est ce bien commun à condition qu’il soit toujours transmis. Au-delà des siècles, l’Antiquité a irrigué la culture européenne. Artistes et écrivains européens n’ont cessé de s’abreuver à cette source pour peindre, écrire et y puiser des réponses adaptées à l’époque. Mais avec la richesse des œuvres ici réunies, l’émotion saisit le lecteur face à ce dialogue jamais rompu entre les siècles et les arts. L’ouvrage à partir d’un même récit mythologique témoigne de cette richesse d’interprétation selon les époques. Et cette évidence explose grâce à la qualité des reproductions, à l’intelligence des écrits ici réunis et à la clarté de la mise en page. « L’Homme est plein de dieux », écrivait Aragon, trop peut-être. Mais avec ces dieux si proches, le retour à l’Olympe redonne au lecteur un peu de hauteur de vue. Espérons que le monde antique emporté par les flots d’une sous-culture mondialisée ne se transforme demain en une île inaccessible.

Ecrire la mythologie d’Homère à Marguerite Yourcenar, une anthologie réunie par Emmanuelle Henin, éd. Citadelles et Mazenod, 2016. Coll. « Littérature illustrée » 528 pages, relié et semi-toilé, sous coffret illustré, 29 x 35 cm, env. 400 ill. couleur. Prix de lancement : 199 euros jusqu’au 30 juin, 219 euros ensuite.

Source : lequotidiendumedecin.fr