Cancers du sein, du côlon et du rectum

Quel stade au diagnostic ?

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Publié le 15/05/2018
diagnostic cancer

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Crédit photo : Phanie

Santé publique France, l’Institut national du cancer (INCa), le Réseau français des registres des cancers (réseau Francim) et le service de biostatistiques des hospices civils de Lyon (HCL) viennent de publier la première estimation nationale de la répartition des stades au diagnostic des cancers du sein, côlon et rectum de 2009 à 2012 (1).

Ce rapport montre que les diagnostics de 60 % des cancers du sein, 44 % des cancers du côlon et 47 % des cancers du rectum interviennent à un stade précoce. Cette proportion faiblit chez les plus de 75 ans, quand en revanche elle est plus importante chez les 40-74 ans. Dans les cancers du côlon et du rectum, il n’apparaît pas de différence notable entre les sexes. Et, globalement, sur ces quatre années, la répartition des stades au diagnostic est stable.

Ce rapport est le premier d’une étude plus large. D’autres devraient être publiés fin 2018 sur le mélanome cutané, les cancers de la prostate et de la thyroïde, et en 2019 sur le col de l’utérus. Un suivi permettra en outre d’apprécier la survie en fonction du stade au diagnostic et d’analyser régulièrement l’impact des stratégies de dépistage organisé.

Par ailleurs, ce travail montre la nécessité de prendre en compte l’administration d’un traitement néoadjuvant dans l’analyse des données, vu les différences de taux d’administration avec l’âge.

Cancer du sein : seulement 1 diagnostic sur 10 à un stade avancé

Les données (6 000 cas) montrent que 6 cancers du sein sur 10 sont diagnostiqués à un stade précoce (extension locale limitée), 3 sur 10 à un stade intermédiaire (extension régionale) et 1 sur 10 à un stade avancé, des chiffres stables sur les quatre années étudiés (2009-2012).

Le diagnostic précoce est plus fréquent chez les 50-74 ans, cible du dépistage organisé : 66 %, versus 59 % avant 50 ans, et 42 % après 74 ans, tranche d’âge où culminent les stades avancés au diagnostic.

Enfin, le traitement néoadjuvant, mis en place dans 10 % des cas, est bien plus fréquent chez les femmes jeunes. Il concerne près d’un tiers des femmes avant 40 ans, mais moitié moins chez les 40-49 ans (29 % versus 16 %).

Cancers du côlon et du rectum : répartition similaire chez les deux sexes

Dans le cancer du côlon, les données montrent qu’il y a 44 % de diagnostic au stade précoce (extension locale), 23 % au stade intermédiaire (extension régionale) et 33 % au stade avancé. Cette répartition varie avec l’âge. Les stades précoces sont plus fréquents chez les 40-74 ans (48 %, versus 38 % avant 40 ans et 37 % après 74 ans) et les stades avancés plus présents chez les plus jeunes et les plus vieux.

Pour le cancer du rectum, la répartition des stades au diagnostic est superposable à celle du cancer du côlon : 47 % de stades précoces, 20 % d’extensions régionales et 34 % de stades avancés. Et elle varie elle aussi selon les tranches d’âge. Plus de la moitié des diagnostics sont précoces chez les 15-39 ans et les 50-74 ans (57 % et 51 %), et ceux à un stade avancé plus fréquents après 74 ans.

Enfin, dans ces deux types de tumeurs, les proportions des stades au diagnostic sont globalement similaires pour les deux sexes. Quant aux taux de traitements adjuvants, il est de 65 % chez les 50-74 ans.

(1) Bouvier A.-M., Trétarre B., Delafosse P. et al. « Stades au diagnostic des cancers du sein, du colon et du rectum. Étude réalisée à partir des registres des cancers du réseau Francim », avril 2018

Pascale Solere

Source : lequotidiendumedecin.fr