Le rapport parlementaire publié ce mercredi sur la situation de la psychiatrie des mineurs en France pointe des manques et de nombreux leviers d’amélioration. Parmi les 52 propositions formulées, plusieurs concernent la formation médicale et paramédicale, ainsi que la rémunération en ville et à l’hôpital.
Coordonné par Michel Amiel, sénateur des Bouches-du-Rhône (rassemblement démocratique et social européen, RDSE), ce rapport suit une mission d’information débutée en novembre 2016, sous la présidence du sénateur du Vaucluse Alain Milon (Les Républicains). Face au constat d’un système de soins exposé à des besoins nouveaux, et du manque de vision d’ensemble sur la psychiatrie des mineurs, le rapport souligne la nécessité d’une prise en charge précoce. Il s’articule autour de trois objectifs : mobiliser l’ensemble des acteurs pour assurer une prévention et un repérage précoces, permettre la continuité des soins dans la prise en charge, et renforcer le pilotage et la reconnaissance de la psychiatrie des mineurs et des disciplines associées.
Revaloriser le paiement et la formation
Le rapport aborde plus spécifiquement la question de la tarification et de la formation. Il suggère ainsi de « sanctuariser le financement des activités de psychiatrie dans les groupements hospitaliers de territoires », de « faire évoluer le mode de financement des établissements psychiatriques afin de rémunérer de manière plus adéquate les actes de psychiatrie en établissement hospitalier » et de « réformer la tarification des consultations de pédopsychiatrie en ville et à l’hôpital, afin de prendre en compte la réalité du temps passé à l’écoute et pour la prise en charge du mineur et de son entourage ».
Concernant la formation, il préconise de « prévoir au moins un poste de professeur d’université de pédopsychiatrie par université », « d’envisager la mise en place d’un co-DES de psychiatrie des adultes et de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent » (dans le cadre de la réforme du troisième cycle) et de « développer les stages au sein de structures médico-sociales », mais aussi de « substituer aux ECN des épreuves classantes régionales (ECR) afin de former le nombre de spécialistes nécessaires en fonction d’une carte régionale des besoins ».
Nombre de propositions concernent les autres acteurs impliqués dans le repérage et la prise en charge : familles (information, orientation, soutien à la parentalité) ; psychologues et infirmiers scolaires, professionnels des PMI (diffusion d’outils de repérage) ; réseaux d’aide spécialisée aux élèves en difficulté (RASED) ; accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH)…
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