S I l'on excepte les deux secteurs hyperconcurrentiels que constituent les télécommunications et la micro-informatique, c'est le secteur de la santé qui remporte la palme de la modération des prix pour cette dernière année du siècle.
De manière générale, les services, à l'opposé du secteur alimentaire (3,9 % de hausse, touché notamment par la crise de la vache folle et le renchérissement de la viande qui s'est ensuivi) et de celui des énergies (qui, avec une élévation de 7,8 % a subi le contrechoc pétrolier aggravé par la faiblesse de l'euro par rapport au dollar), sont les bons élèves du tableau d'honneur publié, comme chaque année, par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).
Mais, si les prix de l'assurance habitation progressent de 2,1 %, ceux des transports aériens de 2,4 % et ceux des transports ferroviaires de 1,3 %, ceux encore de la sphère « hôtels, cafés, restaurants » de 1,9 %, force est de constater que c'est le secteur santé qui bat les records nationaux de la modération tarifaire : + 0,6 % pour les médecins, + 1 % pour les chirurgiens-dentistes et + 0,5 % pour les auxiliaires médicaux et les analyses de laboratoires. Ces derniers ont même vu leurs prix révisés à la baisse pour la période août-décembre.
Comment expliquer cette sagesse des prix médicaux, alors que la CNAM dénonce constamment la hausse des dépenses de santé ?
En fait, ce que note l'INSEE, c'est le prix à l'unité, par exemple celui de l'acte du praticien, lequel, effectivement, n'a pas bougé depuis trois ans.
Au rayon des produits manufacturés, le millésime 2000 est marqué par l'inversion de la tendance 1999 (- 0,4 %), sous la pression accrue de la demande et les hausses des coûts de production ou d'importation : + 0,3 % pour l'habillement et la chaussure, + 1,1 % pour l'automobile. Et, là encore, c'est la santé qui constitue le secteur le moins inflationniste, avec une baisse des prix des produits pharmaceutiques à - 0,6 %.
Explication de l'INSEE : c'est le résultat de la réduction des prix de médicaments remboursables jugés peu efficaces par l'Agence du médicament. L'impact à la baisse des génériques et d'autres équivalents thérapeutiques, selon les analystes de l'institut national, aurait certes joué un rôle dans cette évolution, mais un rôle « marginal », car la diffusion des génériques sur le marché est jugée lente, de même que l'évolution des « comportements de délivrance ».
Dans l'ensemble des pays de la zone euro, les importations plus coûteuses des produits pétroliers ont contribué à accélérer l'inflation : + 2,6 %, alors que la hausse avait été de 1,7 % en 1999. La France s'est maintenue à la première place européenne, l'Allemagne venant en troisième position avec + 2,3 %, le Luxembourg (+ 4,3 %) et l'Irlande (+ 4,6 %) fermant la marche.
* INSEE Première, n° 763, mars 2001.
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