Vingt ans après ses premières recherches sur la variole par l’étude de la vaccine des vaches, Edward Jenner, simple médecin de campagne, va débarasser l’humanité de la variole en pratiquant la première vaccination contre la terrible maladie.
Ce 14 mai 1796, Edward Jenner va, en effet, inoculer un petit paysan de huit ans, James Phipps, avec le contenu des vésicules de vaccine (la variole des vaches) recueillies sur la main de Sarah Nelmes, une trayeuse qui avait contracté la vaccine transmise par une vache répondant au doux nom de « Blossom » (fleur).
Dix jours après avoir été vacciné, l'enfant présenta une pustule vaccinale au point d'inoculation qui guérit sans incident. Ensuite, Jenner lui fit subir une variolisation, qui n'eut aucun effet (après un délai d'observation de deux ans). Jenner renouvela l'expérience une trentaine de fois, selon des procédés différents: « de bras à bras », « directement » avant de publier à ses frais, en juin 1798 « An Inquiry into the Causes and Effects of the Variolae Vaccinae... » (« Enquête sur les causes et effets de la variole vaccine, maladie découverte dans certains comtés occidentaux de l'Angleterre, notamment dans le Gloucestershire, et connue sous le nom de cow-pox. ») où il jette les bases de l’immunologie appliquée à la variole. Il y écrit : « Je n'ai jamais observé de cas mortels de cow-pox et comme il est clair que cette maladie laisse la constitution dans un parfait état de sécurité vis-à-vis de l'infection variolique, nous ne pouvons nier qu'un tel mode d'inoculation devra être adopté ».
Jenner n'a pas vraiment découvert ou inventé la vaccination. Plusieurs méthodes anciennes, chinoises et turques, permettaient déjà de prévenir la variole : ainsi, en Turquie, une technique consistait à frotter des croûtes de personnes atteintes de variole (aussi appelée « petite vérole ») sur les personnes à protéger. Cependant, cette méthode dénommée « variolisation » était dangereuse. En effet, toute personne en contact avec les germes provoquant la maladie risquait de la contracter…
A partir de 1800, la vaccination contre la variole va connaitre un véritable boom, à Londres d'abord, puis dans les pays voisins et, en 1802, les résultats sont tellement probants que le Parlement britannique va attribuer à Jenner une subvention de 10 000 livres sterling.
En 1803, la « Royal Jennerian Society » voit le jour et la réputation de Jenner traverse les continents. Parmi ses plus célèbres admirateurs figure l'empereur Napoléon Ier qui ordonne en 1805, de vacciner tous les soldats de la Grande Armée n'ayant pas eu la variole et qui fera vacciner le roi de Rome le 11 mai 1811 (lire aussi l’éphéméride du 7 mai sur « Napoléon et la variole »). En 1813, enfin, Oxford fera Jenner Docteur Honoris Causa.
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