En raison « d'une augmentation importante des cas d’addiction et d’abus de la prégabaline ainsi que des risques qui y sont associés », les conditions de prescriptions de ce médicament vont être beaucoup plus encadrées, indique dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
À partir du 24 mai, « la prégabaline devra obligatoirement être prescrite sur une ordonnance sécurisée. Elle ne pourra être renouvelée en pharmacie que 5 fois sur mention du prescripteur, permettant une délivrance de 6 mois de traitement maximum. Si nécessaire, une nouvelle visite médicale sera à prévoir tous les 6 mois ».
Pour les douleurs neuropathiques, certaines formes d’épilepsie et de trouble anxieux généralisé
Le mésusage de ce médicament qui est indiqué dans la prise en charge des douleurs neuropathiques, de certaines formes d’épilepsie et de trouble anxieux généralisé, est connu depuis de nombreuses années. Déjà en 2016, l'ANSM alertait sur ce sujet, puis plus récemment, en 2020, ce fut l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).
À noter encore que les dernières recommandations sur les douleurs neuropathiques produites en 2020 par différentes sociétés savantes françaises spécialisées dans la douleur, avaient « déclassé » cette molécule, précisant qu'elle ne devait plus être proposée en première intention dans cette indication. La raison majeure est liée au risque élevé d’abus et de détournements d’utilisation, et d’addiction. Par ailleurs, des études récentes auraient montré une efficacité inconstante sur les douleurs neuropathiques.
Dans son communiqué, l'agence du médicament, rappelle aux professionnels de santé que : la posologie de ce médicament doit être diminuée progressivement avant l’arrêt du traitement pour éviter un syndrome de sevrage ; la prégabaline doit être délivrée dans les plus petits conditionnements possible, adaptés à la prescription, une prescription concomitante de prégabaline avec un opioïde doit se faire avec précaution ; et enfin que chez les patients ayant un risque de mésusage, un report vers la gabapentine, un autre gabapentinoïde, doit être éventuellement surveillé et signalé au centre d’addictovigilance (CEIP-A).
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