Considérant le risque d’attentat et d’exposition aux neurotoxiques organophosphorés au cours de la conférence sur le climat de Paris, la COP 21, qui débutera le 30 novembre, le ministère des Affaires sociales de la santé et des Droits de la femme a autorisé, dans un arrêté du 14 novembre paru au « Journal officiel », les services d’urgence à stocker, acquérir, prescrire, dispenser et administrer un antidote spécifique aux neurotoxiques.
Il s’agit du sulfate d’atropine, en solution injectable 40 mg/20 ml PCA, fabriqué par la pharmacie centrale des armées, un antidote spécifique des intoxications aiguës par les anticholinestérasiques comme les insecticides organophosphorés, les neurotoxiques de guerre et les carbamates. C’est également un antidote indiqué dans le traitement des intoxications par les médicaments parasympathomimétiques ou cholinomimétiques dans un contexte d’urgence ou de catastrophe. C’est d’ailleurs le seul médicament indiqué dans ces cas de figure.
En dehors de cette utilisation, la principale indication du sulfate d’atropine est la protection contre les manifestations vagales en pré-anesthésie, la prévention et le traitement des blocs auriculoventriculaires et des bradycardies sinusales lors de l’infarctus, et le traitement symptomatique des manifestations douloureuses aiguës liées aux troubles fonctionnels du tube digestif et des voies biliaires.
Le Service de santé des armées au cœur du dispositif
Des solutions injectables de sulfate d’atropine sont déjà disponibles en France, et une autorisation de mise sur le marché a été accordé à une formulation dont la concentration est de 40 mg/20 ml, mais « les contraintes de fabrication et d’étiquetage ne permettent pas sa mise à disposition dans des délais compatibles avec l’organisation de la COP 21 », précise l’arrête. Les autorités ouvrent donc l’accès aux stocks de médicaments constitués par la pharmacie des armées.
Le service de santé des armées (SSA) est chargé d’approvisionner l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (l’EPRUS actuellement mobilisé suite aux attentats du 13 novembre) et de mettre en place un protocole d’utilisation. Il doit aussi enregistrer et analyser toutes les déclarations de pharmacovigilance qui lui seraient transmises. La traçabilité du médicament est également du ressort du SSA.
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