La fondation Concorde, cercle de réflexion indépendant, vient de rendre publique une série de propositions pour construire un système de santé « plus efficace et plus sûr » à travers le prisme de la pertinence des soins.
Généraliser la pratique d'un deuxième avis médical pour éviter les redondances et les actes inutiles est la recommandation phare du think tank. Selon ces experts, cette démarche pourrait être instaurée pour les patients souffrant d'une pathologie grave nécessitant une prescription lourde, et ce dans le cadre d'un protocole conforme aux recommandations des autorités sanitaires, comme cela existe en Allemagne. Outre-Rhin, si un patient sollicite l'avis d'un second médecin, le premier praticien a l'obligation de coopérer et de transférer le dossier médical à son confrère.
La Fondation Concorde a étudié la question en comparant le coût moyen de patients souffrant d'un cancer de la prostate et pris en charge avec ou sans second avis médical rendu par un expert*. La Fondation affirme que la pratique du second avis a permis de réaliser un « gain actuariel de 0,7 % à l'assurance-maladie [sur la prise en charge de cette pathologie] et de 60 % aux complémentaires santé », grâce aux économies d'hospitalisation et de transports sanitaires.
À l'occasion d'un colloque organisé par la fondation, la députée LREM de Paris Olivia Grégoire s'est dite « d'accord » avec la préconisation des économistes. « Le second avis fait partie des sujets sur lesquels nous devons nous pencher » a annoncé l'élue macroniste, membre de la commission des finances à l'Assemblée nationale.
Les patients s'intéressent également de près à cette pratique. Lors de la dernière campagne présidentielle, le Collectif interassociatif sur la santé (usagers) avait réclamé aux candidats son développement – toujours en cas de « problème grave de santé ». Selon un sondage BVA réalisé en février 2017 pour l'association, neuf patients sur dix plébiscitent le second avis. 80 % d'entre eux disent « se sentir à l'aise » avec le fait de réclamer leur dossier médical à leur médecin pour qu'il soit étudié par un confrère.
* Selon une étude d'Opusline publiée en 2016
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