Collaboration oncologue et gériatre dans le cancer du sein métastatique RH+/HER2-

Pour décider de la meilleure option entre inhibiteurs de CDK 4/6 et/ou hormonothérapie

Publié le 18/04/2019
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oncologie geriatrique

oncologie geriatrique
Crédit photo : PHANIE

La 7e édition du Monaco Age Oncologie à laquelle ont participé de nombreux oncologues et gériatres a mis l’accent sur la prise en charge du cancer du sein métastatique RH + HER2- chez les personnes âgées. Faut-il traiter différemment une patiente âgée de plus de 65 ans par rapport à une patiente non ménopausée, péri ménopausée ou de moins de 60 ans ?

Les résultats des études menées à ce jour, telles que Paloma 2 et Paloma 3, ont montré que globalement, avec les inhibiteurs de CDK 4/6, le hazard ratio et le bénéfice en termes de mois de vie gagné sans récidive de la maladie sont les mêmes dans les deux groupes.

Pour le Dr Olivier Tredan (Centre Léon-Bérard/Lyon), « Il y a un tel bénéfice de survie sans rechute avec les inhibiteurs de CDK 4/6 lorsqu’ils sont en 1re ligne de traitement avec une toxicité très limitée qu’une patiente qui a peu de comorbidité, peu de co-médication et qui n’a pas de facteur gériatrique de fragilité n’a aucune raison d’être traitée différemment d’une patiente de 30, 50 ou 60 ans ».

« La combinaison hormonothérapie et inhibiteurs de CDK 4/6 va permettre un contrôle très rapide de la maladie avec rémission en moyenne de 2 ans ».

Importance de l'évaluation onco-gériatrique

« En revanche chez les femmes avec problèmes médicaux (cardiaque, démence) et fragilités nutritionnelle, sociale ou psychologique risquant d’avoir un impact sur sa survie à court-terme, il est préférable de ne prescrire qu’une hormonothérapie seule pour contrôler la maladie cancéreuse et d’y associer des traitements spécifiques pour les pathologies associées ».

C’est dire aussi l’importance de l’évaluation gériatrique de toute patiente âgée de plus de 70 ans et de la collaboration étroite entre oncologues et gériatres, notamment dans le cadre des réunions de concertations multidisciplinaires où sont discutées les indications thérapeutiques.

En gériatrie, on extrapole souvent des résultats d’études ou ont été incluses essentiellement des femmes plutôt jeunes ou alors des femmes âgées en bon état général. L’observatoire prospectif, multicentrique, PalomAGE, qui va évaluer l’Ibrance (palbociclib) en conditions réelles d’utilisation chez les patientes de 70 ans et plus devrait permettre de donner une vision plus précise des traitements prescrits à cette catégorie de la population.

 

 

7 e édition du Monaco Age Oncologie, Cours Francophone d’Oncogériatrie, Hôtel Méridien Beach Plaza Monaco – 15 Mars 2019. Thématique : « Patientes présentant un cancer du sein métastatique RH+/HER2- sous inhibiteurs de CDK4/6 : pour qui, quand comment ? organisée par Pfizer.

Dr Isabelle Stroebel

Source : Le Quotidien du médecin: 9742