L A prédisposition à la PR, maladie cliniquement et génétiquement hétérogène, fait intervenir outre la région HLA (HLA DR et DM), un grand nombre d'autres gènes. De nombreux loci candidats ont d'ores et déjà été identifiés grâce au vaste programme européen mené par l'ECRAF (European Consortium on Rheumatoid Arthritis Families). 600 familles comportant un frère et une sur atteints, ou un patient avec ses deux parents, ont été étudiées. La poursuite d'études incluant un plus grand nombre de familles de patients (1 400 sont attendues) devrait encore permettre d'affiner les connaissances génétiques dans ce domaine.
S'il est manifeste qu'un allèle du complexe majeur d'histocompatibilité de classe II (CMH II) est capable de provoquer un effet de susceptibilité ou de protection vis-à-vis de la polyarthrite rhumatoïde, les raisons qui conduisent à l'une ou l'autre de ces réponses immunitaires sont encore inconnues. De nombreux travaux fondamentaux portent actuellement sur la régulation de l'expression des gènes potentiellement en cause dans cette maladie.
Des cytokines pro-inflammatoires
Les interactions entre les différentes cytokines en jeu dans la PR font également l'objet de nombreuses recherches : l'IL1 et le TNF sont des cytokines pro-inflammatoires ; l'IL17, produite par certains lymphocytes de la synoviale au cours de la PR, participerait à la dégradation de l'os et du cartilage de manière synergique avec l'IL1. Le blocage de l'IL17 par des inhibiteurs spécifiques, tels que des anticorps bloquants, diminue la résorption osseuse. Parallèlement, l'IL4 et l'IL13 seraient des cytokines anti-inflammatoires.
L'arthrite au collagène
Un vecteur AAV (Adeno Associated Virus), exprimant l'IL4, pourrait permettre une thérapie génique anti-inflammatoire efficace dans un modèle de PR chez la souris, l'arthrite au collagène : N. Bessis et son équipe (Bobigny) ont injecté en péri-articulaire à des souris atteintes d'arthrite au collagène de l'AAV-lacZ (vecteur produisant de l'IL4) et montré que ces souris développaient une polyarthrite significativement moins sévère et plus tardive que les témoins.
Le développement récent de cette technologie AAV ouvre sans doute de grandes perspectives dans la thérapie génique de la PR par le transfert de cytokines.
* Onzième journée de l'Association de recherche sur le polyarthrite (ARP). Paris 2000.
L'Association de recherche sur la polyarthrite
Créée en 1989 par des familles de polyarthritiques, l'ARP a pour but de développer les recherches autour de la polyarthrite en offrant des subventions pour aider des étudiants en cours de thèse, soutenir des travaux fondamentaux ou cliniques. Son objectif est également de sensibiliser le grand public aux difficultés engendrées par ces affections, et cela en étroite collaboration avec les associations de malades (AFP, ANDAR, KOURIR). En France, la PR touche près de 600 000 sujets.
ARP, 4, rue Berteaux-Dumas, 92200 Neuilly-sur-Seine, tél. 01.46.41.41.00. http://www.ARP-fr.org
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