Connu aussi comme l'abbé Bourdelot, Pierre Michon naquit le 2 février 1610 à Sens où son père exerçait la chirurgie. Celui-ci lui inculqua les premiers principes de la médecine mais aussi de la pharmacie et de la chimie. Voulant se préparer à la médecine par l'étude de la philosophie, Pierre Michon vint à Paris trouver ses oncles maternels, Jean Bourdelot, avocat au Parlement de Paris et maître des requêtes de la reine Marie de Médicis et Edme Bourdelot, médecin du roi Louis XIII. Après avoir fini ses études de philosophie, il entama sa médecine et ses oncles lui demandèrent alors de porter leur nom, demandant et obtenant de Louis XIII les lettres de changement.
Après avoir suivi en 1635 le comte de Noailles à Rome, Michon alias Bourdelot fut rappelé à Paris par son oncle Jean où il fut bientôt connu du Prince de Condé qui voulut l'avoir auprès de lui en qualité de médecin alors même qu'il n'avait pas terminé ses études... Bourdelot qui avait suivi le prince au siège de Fontarabie revint en urgence dans la capitale en apprenant la mort de son oncle Jean pour y recueillir son héritage que l'on disait opulent. Malheureusement, la plupart de la succession avait été divertie et il ne lui resta, selon Gui Patin, le doyen de la Faculté de médecine de Paris, que la bibliothèque de son oncle; Après avoir mis de l'ordre dans ses affaires, il rejoignit de nouveau le prince de Condé et le suivit en Roussillon, revenant l'hiver à Paris pour poursuivre ses études à la Faculté de médecine de Paris obtenant enfin le bonnet de docteur en 1642.
La même année, il fut reçu médecin du roi et commença à tenir dans l'hôtel de Condé une académie que le prince honorait de sa présence. A la mort du prince, Michon fut retenu auprès de Louis de Bpurbon en qualité de médecin, ayant aussi la charge de veiller sur la santé du duc d'Enghien.
La reconnaissance de la reine Christine
En 1651, Michon alias Bourdelot fut mandé par la reine Christine de Suède tombée malade et fut si satisfaite de ses services que lorsqu'il repartit en France, elle obtint pour lui l'abbaye de Macé laissée vacante par la mort de Monsieur de Chateauneuf, garde des Sceaux de France. Michon alias Bourdelot travaillait depuis longtemps à se procurer les dispenses nécessaires pour posséder des bénéfices. Il les avait obtenues finalement du pape Urbain VIII mais sous condition de pratiquer la médecine gratuitement. ce qu'il fit volontiers, poussant même la charité jusqu'à distribuer chaque jour des remèdes aux malades indigents.
Une mort curieuse
Michon alias Bourdelot continua à tenir chaque semaine jusqu'à sa mort son académie. Mort qui survint de manière fort curieuse, un de ses valets ayant mis sans raison un morceau d'opium dans le pot de roses muscates dont il se servait habituellement pour se purger. Il en prit un matin et ayant reconnu au goût ce que c'était il en rejeta une partie. Mais il resta dans un tel état d'assoupissement qu'il était devenu tout à fait insensible. Comme on cherchait à l'échauffer, il fut brûlé au talon par une bassinoire et il ne s'en rendit compte que lorsqu'il fut enfin sorti de sa torpeur. Peu de temps après, la gangrène se mit de la partie et il en mourut. Ce décès survint alors qu'il s'apprêtait à faire imprimer son grand oeuvre qui se voulait un catalogue de tous les livres de médecine imprimés jusqu'alors avec la vie des auteurs et une critique de leurs écrits. L'ouvrage avait été prévu pour constituer trois gros volumes in-folio.
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