L A pharmacogénomique fait ses premiers pas : les études recherchant des corrélations entre génotype et réponse à tel ou tel traitement vont maintenant se multiplier. Dans la revue « Circulation » du 27 mars, une équipe de l'université de Pittsburgh (Dennis Mc Namara et coll.) fait ainsi état d'une corrélation positive entre forme allélique D du gène de l'ACE (enzyme de conversion de l'angiotensine) et réponse aux bêtabloquants.
On sait que cet allèle D - pour délétion - par opposition à l'allèle I - pour insertion - est globalement un facteur de mauvais pronostic en matière cardio-vasculaire. Mais au moins, semble-t-il, associé à un effet favorable particulièrement marqué des bêtabloquants.
Chez 328 patients atteints d'insuffisance cardiaque, le pronostic a été analysé en fonction du génotype ACE et du traitement. Parmi ces patients, 32 % étaient de génotype DD, 21 % de génotype II et enfin 47 % hétérozygotes ID, ce qui rejoint les fréquences alléliques observées dans la population générale où 79 % des individus portent au moins un allèle D. Par ailleurs, 87 % des patients prenaient un IEC et 37 % un bêtabloquant.
Au terme d'un suivi de deux ans, parmi les patients ne prenant pas de bêtabloquant, seulement 48 % des patients DD étaient encore en vie sans avoir subi de transplantation, contre 81 % des patients II. Pour les patients traités par bêtabloquant, on trouve 77 % de survie à deux ans chez les patients DD et 70 % chez les patients II. Chez les homozygotes DD, les bêtabloquants normaliseraient ainsi le pronostic.
Ces résultats doivent évidemment être vérifiés et compris : il faut, en particulier, expliquer la relation entre activité de l'ACE - l'allèle D est associé à une forte activité - et réponse aux bêtabloquants. On peut facilement imaginer que les travaux sur la question vont être nombreux.
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