Perte d’autonomie : le Dr Aquino mise sur la prévention globale, aux mains des acteurs de terrain

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Publié le 18/09/2015

Le Dr Jean-Pierre Aquino a remis ce 18 septembre le plan national d’action de prévention de la perte d’autonomie à Laurence Rossignol, au surlendemain du vote en deuxième lecture à l’Assemblée nationale du projet de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement. Ce plan, concrétisation du volet prévention de la loi, fait suite au rapport que le gériatre a commis en 2013 sur l’anticipation du vieillissement. Il s’articule avec les autres plans et programmes de santé (nutrition, maladies neuro-dégénératives, PAERPA, MONALISA...).

Conférence des financeurs aux manettes

Se voulant pragmatique, il repose sur deux principes : la prévention globale, entendue comme la gestion d’un capital autonomie tout au long de la vie, et une mise en œuvre confiée aux acteurs de terrain. Il se décline en une trentaine de fiches actions, classées selon 6 axes : prévention primaire (améliorer les déterminants de la santé), secondaire (éviter les pertes d’autonomie), tertiaires (éviter leur aggravation), réduction des inégalités sociales, formation des professionnels, évaluation et recherche.

Il est destiné aux conférences départementales des financeurs, créées dans la loi sur le vieillissement, qui devront assurer son déploiement sur le territoire et sera présenté lors du prochain comité de pilotage des préfigurateurs de la conférence, indique le secrétariat d’État. Son suivi est confié au futur Haut Conseil de la famille, de l’enfance, et de l’âge.

Médecins traitants et coordonnateurs en première ligne

Les médecins généralistes, coordonnateurs dans les EHPAD, et dans une moindre mesure, les médecins du travail et du sport sont à de nombreuses reprises désignés comme opérateurs. En prévention primaire, ils ont un rôle dans la promotion d’une alimentation saine, de l’activité physique, ou encore le repérage des fragilités. En prévention secondaire, ils sont incités à prévenir les risques de dépression et de suicide chez les âgés et à mener des actions de dépistage. En prévention tertiaire, la lutte contre la dénutrition et l’amélioration du parcours de santé des âgés dépendants sont des priorités. Les structures hospitalières sont appelées à se mobiliser autour du risque de perte d’autonomie et de la préparation au retour à domicile.

La santé des aidants fait l’objet d’une fiche action qui confie au médecin traitant un rôle de repérage de l’épuisement du proche.

Plus largement, c’est toute la société qui est impliquée, notamment le monde du travail, avec la préparation à la retraite, le monde des associations et de l’action sociale, pour lutter contre l’isolement, celui du bâtiment, avec la promotion des résidences autonomie, ou encore les villes.


Source : lequotidiendumedecin.fr