Le chimiste suisse, né à Olten le 12 janvier 1899, restera dans l'histoire du prix Nobel de médecine pour au moins deux raisons. D'abord parce qu'il a été le premier à recevoir l'illustre récompense, en 1948, sans être médecin ou biologiste et l'autre parce qu'il a été couronné « pour sa découverte de la grande efficacité du DDT en tant que poison de contact contre divers arthropodes » alors qu'il n'était pas l'inventeur du DDT. Paul Müller n'a, en effet, « que » découvert le 28 octobre 1939 les propriétés insecticides et acaricides du DDT.
Le DDT (ou dichlorodiphényltrichloroéthane ou bis p-chlorophényl-2,2 trichloro-1,1,1 éthane ou encore le 1,1,1-trichloro-2,2-bis(p-chlorophényl) éthane pour la nomenclature chimique) avait en effet été synthétisé dès 1874. Mais grâce aux recherches du chimiste suisse. Le DDT allait permettre dès 1940 de lutter contre diverses maladies transmises par des insectes, comme le paludisme (malaria) transmis par les moustiques, et le typhus transmis par le pou du corps.
Réquisitoire contre le DDT
Cependant, en 1962, dans un livre intitulé « Printemps silencieux » la biologiste américaine Rachel Carson dressa un réquisitoire contre le DDT d'être cancérigène et reprotoxique (empêchant la bonne reproduction des oiseaux en amincissant la coquille de leurs œufs). Ce livre provoqua de nombreuses réactions à sa sortie et fut à l'origine de la création de nombreux mouvements écologiques.
À partir de 1970, suite à de nombreuses évaluations toxicologiques, le DDT fut progressivement interdit dans de nombreux pays industrialisés. Ailleurs, son utilisation s'est poursuivie pour combattre des vecteurs de maladie, mais fut controversée en tant que POPs, polluant persistant, mais aussi pour ses effets écosystémiques.
Paul Hermann Müller est mort le 12 octobre 1965 à Bâle.
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