L 'INSTITUT Pasteur de Lille vient d'ouvrir un nouveau laboratoire de recherche spécialisé dans l'étude des traces organiques. Implanté dans les locaux de l'école des Mines de Douai, il va traquer les polluants organiques hautement toxiques comme la dioxine, les furanes et pesticides présents dans l'environnement et les aliments.
L'implantation de ce laboratoire de pointe était attendue dans une région où les risques industriels potentiels sont très élevés. On compte en effet 45 sites classés Seveso dans le Nord - Pas-de-Calais et 50 % des friches industrielles recensées en France, dont une bonne partie présente une forte pollution des sols. Jusqu'à présent, les expertises étaient confiées à un laboratoire lyonnais spécialisé dans ce type d'analyse. En 1998, lors d'une grave pollution à la dioxine constatée aux abords des incinérateurs d'ordures ménagères de la métropole lilloise, il avait même fallu envoyer des échantillons outre-Rhin pour faire analyser en catastrophe les terres contaminées à proximité de tous les incinérateurs de la région.
Désormais, collectivités locales et industrielles disposent d'un outil de pointe à proximité immédiate de leurs installations. Le nouveau laboratoire, équipé d'un spectromètre de masse à haute résolution, permet d'atteindre des seuils très bas dans l'analyse des molécules organiques, de l'ordre du picogramme. Cet équipement, d'un montant de 3,2 millions de francs, cofinancé par Pasteur-Lille et le fonds européen de développement régional, va permettre de développer les recherches sur l'impact des polluants organiques sur la santé humaine.
« Aujourd'hui, on connaît mal les effets à long terme sur la santé d'une exposition à petite dose à des polluants. Les hautes performances de ce spectromètre permettront de mieux mesurer leur impact sur les fonctions de reproduction, les mécanismes biologiques du développement et l'embryogenèse », souligne le Pr André Capron, directeur général de l'institut Pasteur de Lille.
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